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Guerre en Ukraine. Victoire du « oui » aux référendums, Nord Stream « saboté »… Le point sur la nuit

Les autorités pro russes des régions ukrainiennes de Zaporijjia, Kherson, Louhansk et Donetsk ont revendiqué, mardi 27 septembre dans la soirée, la victoire du « oui » en faveur d’une annexion par la Russie, lors des « référendums » organisés par Moscou et dénoncés par Kiev et ses soutiens occidentaux.

La prochaine étape revient au Parlement russe, censé voter dans les jours qui viennent un traité formalisant l’intégration des quatre régions au territoire russe. En 2014, le président Poutine avait signé un traité rattachant la Crimée à la Russie deux jours à peine après le « référendum » que les autorités russes y avaient organisé, lors d’une cérémonie au Kremlin, avant même le vote du Parlement russe. Cette annexion n’a pas été reconnue par la communauté internationale.

Le point sur la journée du mardi 27 septembre 2022

Les autorités pro russes revendiquent la victoire

Les responsables des quatre régions d’Ukraine contrôlées par Moscou et les forces séparatistes pro-russes ont donc annoncé, sans surprise, une victoire écrasante du « oui » aux référendums sur le rattachement à la Russie.

Le vote a été organisé sur cinq jours dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson, qui représentent au total environ 15 % du territoire de l’Ukraine.

Les autorités de Louhansk, ont annoncé que 98,4 % des votants ont dit vouloir le rattachement à la Russie. À Zaporijia, le oui au rattachement l’emporte à 93,1 %. Le chef de la commission électorale de la région de Kherson a annoncé que le « oui » avait remporté 87 % des suffrages.

Denis Pouchiline, chef de la « république populaire de Donetsk » (RPD) a indiqué que 99,2 % des votants s’étaient prononcés en faveur du rattachement à la Russie.

Le président Vladimir Poutine pourrait prononcer un discours dès le 30 septembre pour annoncer formellement l’annexion des territoires ukrainiens, selon les agences russes.

Denis Pouchiline, chef de la « république populaire de Donetsk » exulte après l'annonce des résultats du référendum, le 27 septembre 2022, à Donetsk. | ALEXANDER ERMOCHENKO / REUTERS

Nouvelle menace nucléaire

Revendiquant son emprise sur ces nouveaux territoires, Moscou a de nouveau menacé mardi de faire usage de l’arme nucléaire.

« La Russie a le droit d’utiliser des armes nucléaires si nécessaire », a avancé l’ex-président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev.

Une position confirmée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a rappelé la doctrine militaire russe, qui prévoit la possibilité de telles frappes en cas d’attaque contre le territoire russe.

Dans la soirée, le Pentagone a affirmé que Washington « prenait ces menaces au sérieux », sans toutefois « ajuster sa position nucléaire pour le moment ».

Pour le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, « la Russie doit savoir que la guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée ».

L’Ukraine « agira pour défendre son peuple » dans les régions occupées

« Nous agirons pour protéger notre peuple : à la fois dans la région de Kherson, dans celle de Zaporijjia, dans le Donbass (et aussi) dans les zones actuellement occupées de la région de Kharkiv et en Crimée », a réagi Volodymyr Zelensky dans une vidéo postée sur Telegram, après l’annonce des résultats par les autorités pro russes.

« Aucune action criminelle de la Russie ne changera rien pour l’Ukraine », a affirmé le président ukrainien. « C’est clair et compréhensible » que Kiev ne peut discuter dans ces conditions, a-t-il également indiqué dans la soirée, réitérant son message adressé à l’ONU quelques minutes plus tôt.

« La reconnaissance par la Russie des “pseudo-référendums” comme “normaux”, la mise en œuvre du (même) scénario qu’en Crimée et une énième tentative d’annexer une partie du territoire ukrainien signifie que nous n’avons pas à discuter avec l’actuel président russe », avait-il expliqué dans une vidéo enregistrée et diffusée lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’organisation internationale.

« L’annexion des territoires (pris par Moscou) est la violation la plus brutale de la Charte des Nations unies », a-t-il encore asséné dans sa vidéo.

Selon lui, la Russie devrait donc « être exclue de toutes les organisations internationales » pour ces actions, ou au moins en être suspendue.

L’ONU répète son soutien à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine »

Les Nations unies, de leurs côtés, ont répété leur soutien à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine » dans ses « frontières reconnues », lors d’une réunion du Conseil de sécurité, mardi, sur les « référendums » d’annexion en Ukraine que les États-Unis veulent voir condamner par une résolution. « Laissez-moi répéter que les Nations unies restent totalement engagées envers la souveraineté, l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au sein de ses frontières internationalement reconnues », a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo au début de cette réunion.

Les États-Unis, avec l’Albanie, « vont mettre sur la table une résolution condamnant les simulacres de référendums, appelant les États membres à ne pas reconnaître tout statut modifié de l’Ukraine et obligeant la Russie à retirer ses troupes d’Ukraine », a pour sa part affirmé l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

Et si la Russie utilise son droit de veto « pour se protéger », « alors nous nous tournerons vers l’Assemblée générale pour envoyer un message sans ambiguïté à Moscou », a-t-elle ajouté, indiquant à la presse que ce vote pourrait avoir lieu en fin de semaine ou en début de semaine prochaine.

Von der Leyen évoque un « sabotage » sur les gazoducs Nord Stream

« J’ai parlé de l’acte de sabotage Nord Stream à [la première ministre danoise Mette] Frederiksen », a écrit ce soir sur Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Toute perturbation délibérée de l’infrastructure énergétique européenne active est inacceptable et entraînera la réponse la plus ferme possible », a-t-elle précisé.

Hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique ont été tous deux touchés par des fuites spectaculaires précédées d’explosions sous-marines.

Pour la Première ministre danoise, il s’agit également d’actes délibérés. « On ne parle pas d’un accident » a-t-elle précisé.

« Des détonations ont eu lieu et il s’agit probablement de sabotage », a renchéri la Première ministre suédoise démissionnaire Magdalena Andersson, qui assure les affaires courantes après des élections perdues le 11 septembre.

Le Kremlin, vers qui se sont tournés nombre de regards, s’est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu’il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, dont le sabotage.

À Kiev, le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak a dénoncé « une attaque terroriste planifiée » par Moscou, sans avancer de preuves. Le Premier ministre polonais a également suggéré une implication russe. « Nous voyons clairement que c’est un acte de sabotage, qui marque probablement la prochaine étape de l’escalade de la situation en Ukraine », a déclaré Mateusz Morawiecki, qui inaugurait justement mardi un gazoduc reliant la Norvège à la Pologne.

Un navire humanitaire français en route vers l’Ukraine

Un navire quittera ce mercredi le port de Marseille avec à son bord plus de 1 000 tonnes d’aide pour l’Ukraine constituant l’acheminement humanitaire le plus important apporté par la France depuis le début de l’invasion russe.

La ministre Catherine Colonna sera présente pour assister au départ de l’Aknoul, un roulier affrété gracieusement par l’armateur CMA-CGM pour cette opération spéciale, dans le cadre d’un partenariat passé en janvier 2020 entre la fondation de la compagnie maritime et le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

Quelque 1 000 tonnes de matériel seront embarquées, dont quinze véhicules d’incendie et de secours, huit embarcations nautiques, du matériel de sauvetage et de déblaiement, des ponts en pièces détachées mais aussi du matériel de déminage, 25 tonnes de matériel médical et 60 000 rations alimentaires.

L’arrivée du bateau est prévue le 4 octobre au port roumain de Constanta sur la mer Noire. La cargaison sera ensuite acheminée jusqu’au hub humanitaire de Suceava (Roumanie), non loin de la frontière avec l’Ukraine où elle sera acheminée par la route.

Une partie de l’aide est destinée à la reconstruction de la ville de Tcherniguiv, au nord de Kiev, détruite à 70 %, selon son maire. Les villes de Kharkiv (est de l’Ukraine), Odessa (sud de l’Ukraine) entre autres bénéficieront également de cette aide française.

Les États-Unis préparent une nouvelle aide militaire d’un milliard de dollars

Les États-Unis préparent une nouvelle livraison d’armes à l’Ukraine d’un montant d’1,1 milliard de dollars, ont annoncé mardi des responsables américains.

Cette nouvelle aide sera officiellement annoncée dans les prochains jours, ont indiqué les responsables, qui préfèrent conserver l’anonymat.

Au total, Washington a engagé plus de 15 milliards de dollars d’aide à Ukraine depuis le début de la guerre.