France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Guyane : en quoi consiste la nouvelle brigade spéciale annoncée par Dupond-Moretti ?

William Molinié 20h31, le 30 septembre 2022, modifié à 21h19, le 30 septembre 2022

Les ministres de l’Intérieur et de la Justice doivent participer à des Assises de la sécurité ce vendredi dans ce territoire d’outre-mer. La Guyane connaît un fort taux de délinquance et de violence liées notamment au trafic de drogue. Éric Dupont-Moretti a annoncé la création d'une brigade spéciale d'urgence au sein de la cour d'appel de Cayenne.

Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti et Gabriel Attal participent ce vendredi à des Assises de la sécurité en Guyane. Cette région d'outre-mer est en proie à la délinquance, l'ultra-violence, l'immigration et le trafic de drogue. Face à ces phénomènes, la justice guyanaise est débordée. Le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti a annoncé la création d'une brigade spéciale d'urgence au sein de la cour d'appel de Cayenne.

"J'ai peur de me faire braquer"

Cette brigade sera mise en place dès le mois de janvier prochain. Sept magistrats supplémentaires se relaieront tous les six mois. Un appel d'air pour cette juridiction qui cumule plus de 6.000 dossiers en attente. Néanmoins, il n'est pas certain que cette mesure réponde totalement aux attentes des Guyanais. Ils espèrent plus de sécurité, notamment dans la rue.

"Il y a des problèmes de sécurité. Par exemple, si je sors avec une chaîne en or, j'ai peur de me faire braquer. Il faudrait qu'il y ait plus de personnes qui assurent notre sécurité dehors", explique Krystal, une collégienne guyanaise de 14 ans au micro d'Europe 1.

53% de la population sous le seuil de pauvreté 

Sur le papier, la Guyane est plutôt bien fournie en matière d'effectifs avec 49 policiers et gendarmes pour 10.000 habitants contre 31 en métropole. Malgré tout, ce chiffre est insuffisant pour faire face au phénomène des mules, ces femmes chargées de transporter la drogue en ingérant des boulettes de cocaïne. Selon un policier de la BAC de Cayenne, elles sont de plus en plus jeunes : "Le phénomène mule en Guyane, on pourrait le comparer avec les guetteurs en métropole. Des jeunes qui ne vont plus à l'école parce qu'ils gagnent beaucoup d'argent à faire le guet à l'entrée des cités. Le profil des mules est atypique mais il y a beaucoup de très jeunes pour engorger le système".

La situation sécuritaire dépasse largement la seule action des forces de l'ordre. En Guyane, 53% de la population vit sous le seuil de pauvreté.