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Handicap : à l’Apec de Montmoreau, une assemblée générale sous haute tension

Handicap : à l’Apec de Montmoreau, une assemblée générale sous haute tension
Maryline Vinet, vice-présidente du Département, s’est dite “abasourdie” par l’ambiance au sein de l’Apec.

Photo Julie Desbois

publié le 6 décembre 2022 à 19h49.

L’AG extraordinaire pour refonder les statuts de l’association s’occupant d’enfants handicapés a tourné au pugilat, lundi soir. Dans un climat tendu, la fracture est apparue entre parents et direction.

On m’avait prévenu que c’était un peu hard, mais là je suis un peu abasourdie. » Maryline Vinet, la vice-présidente du Département en charge de l’enfance ne cache pas sa stupéfaction après l’assemblée générale extraordinaire de l’Apec de Montmoreau, qui s’est tenue lundi soir, à Saint-Laurent-de-Belzagot. Une réunion tendue, houleuse, qui a vu s’affronter parents, élus et dirigeants de cette structure qui s’occupe de personnes en situation de...

On m’avait prévenu que c’était un peu hard, mais là je suis un peu abasourdie. » Maryline Vinet, la vice-présidente du Département en charge de l’enfance ne cache pas sa stupéfaction après l’assemblée générale extraordinaire de l’Apec de Montmoreau, qui s’est tenue lundi soir, à Saint-Laurent-de-Belzagot. Une réunion tendue, houleuse, qui a vu s’affronter parents, élus et dirigeants de cette structure qui s’occupe de personnes en situation de handicap, mais aussi d’enfants placés. « Une atmosphère délétère qui est très nocive », concède Jean-Michel Bolvin, le maire de Montmoreau. Un nouvel épisode alors même que début novembre, nous révélions le malaise dans le service de placement familial où plusieurs salariés se sont mis en arrêts maladie.

« Procès d’intention !”

Lundi, cette AG extraordinaire avait été convoquée afin de refondre les statuts de l’association et ses collèges qui doivent voter lors des assemblées générales. Cela a suffi à mettre le feu aux poudres. Proposition de la direction, portée par une juriste : créer trois collèges. L’un de « membres actifs », un deuxième d’élus et un troisième de parents. Alors qu’auparavant, parents et « membres actifs », c’est-à-dire toute personne de la société civile, siégeaient dans le même collège. Jean-Yves Chaigneau, au nom d’une partie des parents dénonce une réforme « d’exclusion ». Et craint que la voix des parents ne soit jamais entendue. « Cela ressemble à l’Ancien régime avec d’un côté le clergé et la noblesse, et nous qui sommes le tiers état. Ce parallèle me fait dire que c’est anti démocratique. »

Ce dernier craint que le collège des parents soit toujours minoritaire. Face à celui des élus et celui de la société civile, qu’il accuse d’être guidée par des intérêts financiers et composés de personnes qui « n’ont pas cette sensibilité pour les personnes prises en charge ». Forcément, ce genre d’insinuations a crispé les débats. Une membre s’est d’ailleurs levée pour lui dire vertement qu’elle n’était à la solde de personne. « Procès d’intention ! », ont aussi rétorqué Jean-Michel Bolvin et François Jaubert, le président de l’association.

Ça va loin, et ça va souvent très loin. Il faut arrêter de s’injurier à chaque réunion.

Les parents ne sont pas les seuls à avoir critiqué cette refonte technique. Au premier rang, le conseiller départemental du secteur Patrick Gallès et la vice-présidente Maryline Vinet se sont émus de voir que le Département, principal financeur de l’Apec à hauteur de 5 millions par an, ne figurait dans aucun collège. « Aberration », dit Patrick Gallès. « L’attitude des élus m’a surpris », dit François Jaubert le président. « Nous n’avons pas voulu les éliminer, ce n’était pas indispensable de faire ce bazar… » Maryline Vinet, face à une situation extrêmement tendue, s’est levée pour demander le report du vote. « Je suis très surprise par cette ambiance », confie-t-elle. « Là ça va loin, et ça va souvent très loin. »

Elle espère pouvoir « apaiser » la situation à l’avenir « et surtout, il faut arrêter de s’injurier à chaque réunion ». La fracture est en tout cas apparue au grand jour. Entre parents et direction. Entre parents et élus de Montmoreau. « Indéniablement, dit Jean-Michel Bolvin, le leader des parents a la volonté de transformer cette association en association de parents. Je ne sais pas à quoi il joue. » « Je pense que c’est plus passionnel que rationnel », analyse François Jaubert qui appelle à davantage de « délicatesse ». « Pour ces parents, le reste du monde est insensible. On ne peut pas leur en vouloir, il faut savoir raison garder. »

Finalement, après discussions, le Département a été réintégré au sein du collège des élus. Il disposera de deux voix délibératives dans ce collège de six élus. « Cela nous rassure », dit Jean-Yves Chaigneau. « Nous voulons apaiser les choses, sans faire d’ingérence », dit Maryline Vinet. « Pour ne pas que les enfants placés ou en situation de handicap subissent les conséquences de ce climat. Pour l’instant, cela ne rejaillit pas du tout. Les salariés font leur job. » Au final, les nouveaux statuts ont été votés à la majorité. « Cela va permettre d’équilibrer la gouvernance », promet François Jaubert.