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Harcèlement de rue : le flyer du gouvernement qui fait polémique

À partir de ce mardi, cinq millions de flyers seront distribués par les forces de l’ordre pour lutter contre le harcèlement de rue. Un choix qui ne convainc pas.

Par Nathan Joubioux pour Le Point
A partir de ce mardi, 5 millions de flyers seront distribues contre le harcelement de rue par le gouvernement. (Image d'illustration)
À partir de ce mardi, 5 millions de flyers seront distribués contre le harcèlement de rue par le gouvernement. (Image d'illustration) © FRANCOIS DESTOC / MAXPPP / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP

Temps de lecture : 3 min

À la question, que faut-il faire contre le harcèlement de rue, le gouvernement a trouvé sa réponse : distribuer, à partir de ce mardi 30 mai et jusqu'à la fin de l'été, 5 millions de flyers. Un choix qui agace les victimes ou les témoins de ces agressions, alors que 80 % des femmes assurent avoir peur de rentrer seules la nuit, indique le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE), rapporté par RMC. Les flyers seront distribués « partout en France, lors de patrouilles dans les transports en commun, dans la rue… » a indiqué Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.

Sur ces flyers seront indiqués les gestes à adopter lorsqu'une personne est victime ou témoin d'une agression. Pour les victimes, il leur est conseillé de faire « du bruit » et d'alerter « les personnes autour ». Il faut ensuite se mettre « en sécurité pour prévenir au plus vite les forces de l'ordre ». Enfin, l'objectif du flyer est également d'inciter au dépôt de plainte. « Déposez plainte dans un commissariat, une brigade de gendarmerie ou tout autre lieu adapté », est-il aussi indiqué.

Les témoins également ciblés

Dans une seconde partie, le flyer s'adresse aux témoins du harcèlement. Pendant l'agression, il est indiqué d'intervenir ou de faire diversion, « si cela ne vous met pas en danger », et d'alerter les forces de l'ordre. Puis, il faut aider « la victime à se mettre en sécurité » et se signaler auprès des forces de l'ordre pour « décrire les faits et les agresseurs » afin de leur présenter, éventuellement, des photos et des vidéos.

Grande opération sur la sécurité des femmes dans l’espace public ��

��5 millions de flyers distribués à partir du 30 mai et tout au long de l’été par les policiers et les gendarmes.


��partout en France, lors de patrouilles dans les transports en commun, dans la rue, etc.
��pour… pic.twitter.com/ldz0DCrWFL

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 15, 2023

Un flyer et de multiples reproches

Une action qui peine à convaincre. « Je me suis demandé si je devais en rire ou en pleurer », a réagi Sandrine Bouchait, présidente de l'Union nationale des familles de féminicides, sur RMC. « Ce flyer reporte la responsabilité sur la victime. On va lui dire que si elle avait fait ceci ou cela, ce ne serait pas arrivé », poursuit-elle.

À LIRE AUSSILe harcèlement de rue, quotidien des femmes, même jeunesDe son côté, l'association Stop harcèlement de rue regrette, entre autres, que les flyers ne s'adressent qu'aux victimes et aux témoins. « Or, si on considère qu'il va être distribué à tout le monde, pourquoi ne pas avoir un message responsabilisant pour les agresseurs ? » se demande l'association sur Twitter. Elle reproche également le fait que les flyers n'expliquent pas « comment reconnaître une agression ». « Toutes les agressions ne sont pas forcément spectaculaires, et souvent les personnes non-concernées ne savent pas reconnaître un cas de harcèlement de rue par exemple », conclut l'association.

La campagne de distribution de flyers contre le harcèlement de rue, par la police et gendarmerie, débute aujourd’hui.
Quatre (4) points que nous tenons à relever :
�� https://t.co/CzjclxYHfn

— StopHarcèlementDeRue (@stophdr) May 30, 2023

L'invitation à porter plainte est également critiquée, comme par Pauline, interrogée par RMC : « Cela m'est arrivé avec une amie en rentrant du Nouvel An de me faire agresser. On a été porter plainte le lendemain et ils nous ont dit : Il n'y a pas de coups, on ne peut rien faire. »