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Harry et Meghan sur Netflix : trois heures de pleurnicheries

Les premiers épisodes du documentaire intime des Sussex n’apportent rien de neuf, glorifient l’histoire du couple et tournent en boucle sur l’apitoiement personnel.

Par Marc Fourny
Au royaume des nantis, la vie est parfois bien compliquee...
Au royaume des nantis, la vie est parfois bien compliquée…  © HANDOUT / Courtesy of Prince Harry and Meg / AFP

Temps de lecture : 4 min

On attendait beaucoup du documentaire de Harry et Meghan : promis, juré, l'heure était venue de rétablir la vérité sur leur histoire, charcutée et déformée, selon eux, par les tabloïds. Le résultat est une longue plainte sur leur histoire d'amour contrariée, une litanie de griefs poussée depuis les canapés moelleux de leur nid d'aigle californien, avec vue sur le Pacifique… Trois heures de pleurnicheries, d'états d'âme et d'explications sommaires, soutenus par les témoignages de proches ou d'amis convoqués devant les caméras de Netflix pour rappeler le contexte ou dire tout le bien qu'ils pensent des exilés outre-Atlantique.

Finalement, le téléspectateur n'apprend pas grand-chose, tant la vie des Sussex est relayée sans cesse dans les médias : le premier chapitre s'intéresse plus à l'enfance et la vie de Harry, le second revient sur celle de Meghan et le troisième épisode se termine juste avant la célébration de leur mariage, en mai 2018 – les trois suivants, proposés le 15 décembre, reviendront sur leur départ de Buckingham. Les amateurs d'histoires people apprécieront les détails de leur rencontre, en 2016, via Instagram, par le biais d'un copain qui a partagé une photo de Meghan déguisée en chien… Harry – qui se faisait appeler à l'époque Prince Haz –, plutôt intrigué, entra alors en contact téléphonique avec l'actrice, et tous deux commencèrent à échanger des textos qu'ils n'hésitent pas à déballer pour la première fois. Ils finirent par se donner rendez-vous un soir dans un pub de Londres, où l'héritier du trône se distingua avec trente minutes de retard – Meghan a failli laisser tomber.

À LIRE AUSSIHarry et Meghan sur Netflix : alerte générale à Buckingham PalacePour le reste, c'est du réchauffé : l'enfance du prince aux côtés de Diana, mère et modèle, celle de Meghan, première de la classe et déjà l'âme d'une combattante, leurs blessures d'enfants de divorcés qui les ont rapprochés, les problèmes de Meghan avec sa demi-sœur ou encore avec son père Thomas, qui l'a trahie la veille de son mariage en acceptant une séance photo montée avec la presse. « J'étais sidéré que Tom prenne part à tout ce cirque et qu'il en tirerait profit, confie Doria, la mère de la duchesse de Sussex, dans une rare interview qui apporte un peu de fraîcheur au documentaire. En tant que parent, on ne fait pas ça, non. Ce n'est pas ça, être parent. »

« Question de race »

Avec en toile de fond toujours le même ennemi : la presse populaire, les tabloïds et leur armée de paparazzis qui tombent sur Meghan comme un nuage de criquets, la suivant comme une ombre, disséquant ses origines, pointant du doigt son métissage, ses erreurs de protocole… « En vérité, peu importe les efforts que je faisais, explique l'ex-actrice dans le documentaire. Quel que soit ce que je faisais, ils trouvaient toujours un moyen de me détruire. » Harry la croit parfaite pour le rôle, mais il comprend vite que le conte de fées tourne au cauchemar, avec une famille royale plutôt indifférente. « Certains membres de la famille disaient : “Ma femme a dû traverser ça. Pourquoi ce serait différent pour ta copine ? Pourquoi mériterait-elle un autre sort ? Pourquoi serait-elle protégée ?” La différence, c'est la question de la race », juge le prince Harry.

Si les Sussex évitent d'évoquer à nouveau un éventuel racisme chez les Windsor, le documentaire met en revanche en avant le long passé colonial de l'Angleterre et explique comment Meghan représentait un symbole très clivant pour une presse présentée comme blanche et conservatrice… Un argument douteux quand on voit l'enthousiasme soulevé par l'arrivée de l'actrice dans la famille royale et les unes souvent bienveillantes qui ont accompagné les fiançailles du couple… C'est surtout après, quand les Sussex commenceront à faire cavalier seul, que la presse basculera d'un seul bloc contre eux, les présentant comme les vilains petits canards de la couronne, jugeant Harry sous l'influence de l'ambitieuse Meghan.

À LIRE AUSSILes Windsor, la royauté et l'esclavageFinalement, il reste ces images inédites intimes des Sussex, les seules exclusivités du documentaire, à Vancouver ou à Montecito, où on découvre un beau portrait de Diana, diadème sur la tête, accroché au mur. Meghan en Afrique, Meghan à la neige, Meghan à l'ONU, en mère attentionnée avec ses enfants Archie et Lili Diana, ou encore Meghan qui coupe des roses dans son jardin, qui essaye des robes de prix ou admire les somptueux couchers de soleil au-dessus du Pacifique. Les Sussex ont-ils vraiment un conseiller en com pour leur expliquer qu'il est préférable qu'ils restent discrets pour éviter d'attirer les paparazzis comme des mouches. Et puis on se souvient de ce contrat à 100 millions signé pour Netflix pour plusieurs documentaires et on se dit qu'au royaume des nantis la vie est parfois bien compliquée…