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Hérault : comment les cybergendarmes ont piégé un prédateur sexuel en se faisant passer pour une fille de 13 ans

Un électricien de 35 ans, père de famille, a été interpellé après un rendez-vous dans un parc où l'attendaient les enquêteurs.

Ce trentenaire pensait enfin rencontrer Laure, 13 ans, qu'il draguait sans vergogne depuis plusieurs semaines sur les messageries et réseaux sociaux. Mais à défaut de rendez-vous avec la jeune adolescente, cet électricien de 35 ans, père de famille héraultais, a croisé le chemin des gendarmes du groupe cybercriminalité de la section de recherches (SR) de Montpellier. Et rapidement, en garde à vue, le trentenaire a compris que Laure n'avait jamais existé et qu'il a été piégé...

L'enquête a été lancée au niveau national courant octobre par les gendarmes désireux de porter un coup dans l'immense fourmilière de la pédocriminalité. Tous les cyber-enquêteurs de l'hexagone ont été mobilisés et en Occitanie, deux gendarmes ont créé cet avatar : Laure, 13 ans, préadolescente, brunette qui serait en classe de 5e au collège de Mauguio (Hérault). Ils se sont inscrits sur un forum de discussion prisé des jeunes mais pas que. Le tout, bien évidemment, avec l'accord et la supervision du procureur de la République.

"En trois minutes, quinze gars vous parlent"

"Une fois inscrits, en trois minutes, quinze gars vous parlent, ça va très, très vite" témoigne un enquêteur de la section de recherches. "Il faut alors sélectionner les plus déviants".

L'un d'eux a vite été repéré. Et pour cause : il a rapidement évacué les questions classiques, sur le collège, les passions, pour demander si Laure a un petit ami, puis si son corps est "formé", ou encore si elle a un petit ami et si elle a déjà eu des relations sexuelles etc.

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"Il n'a pas caché qu'il avait 35 ans et il savait qu'elle avait 13 ans, ça ne le dérangeait pas du tout" poursuit l'enquêteur. Mais le prédateur sexuel, pour les questions plus intimes, a rapidement demandé que les discussions basculent sur la messagerie privée Whatsapp. Là, pendant un mois, il a continué son entreprise de drague.

"À chaque conversation, ça basculait vers la sexualité"

"Invariablement, à chaque conversation, il posait des questions et ça basculait vers la sexualité" révèle un gendarme. L'électricien a demandé des photos, il a reçu des montages.

 Au bout d'un moment et à plusieurs reprises, il a demandé des rendez-vous à la jeune fille virtuelle. Qui a retardé l'échéance, en parlant d'empêchements avant, finalement, d'accepter et de proposer une rencontre dans un parc à Mauguio. Le temps de mettre en place le dispositif d'interpellation, début décembre.

Préservatifs et lubrifiant

Bien sûr, l'individu s'est défaussé en affirmant qu'il ne voulait que "discuter" avec la préadolescente. Mais des préservatifs et une boîte de lubrifiants ont été retrouvés dans sa voiture. "Quand on vient avec ça voir une fille de 13 ans..." commente un enquêteur. Et l'exploitation de son téléphone a confirmé toutes les conversations. Remis en liberté, il sera jugé devant le tribunal judiciaire de Montpellier fin mars pour "corruption de mineurs" et "proposition sexuelle à mineur de moins de 15 ans".

Cette opération nationale a ainsi permis d'interpeller une cinquantaine de pédophiles et prédateurs sexuels. "C'est aussi un message de prudence  sur les rencontres virtuelles envoyé aux adolescents et aux parents, ça pouvait arriver à Mauguio comme partout en région" rappelle-t-on à la section de recherches de Montpellier.