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"Il faut stopper le massacre des dauphins", l'appel œcuménique de quinze députés

Face à une recrudescence de cadavres de dauphins échoués sur le littoral atlantique, les parlementaires demandent au gouvernement la suspension de techniques de pêche non sélectives pendant un mois.

"Un massacre". Le terme choisi est fort. Depuis deux mois, 350 cadavres de dauphins ont été retrouvés le long de la façade atlantique depuis le 1er décembre, dont 127 pour le seul mois de janvier, selon un décompte de l'observatoire spécialisé Pelagis. 60% de ces dauphins se sont échoués en Vendée ou en Charente-Maritime, mais on en a aussi observé dans le Finistère ou le Morbihan.

Quinze députés de tous bords (EELV, LFI, Renaissance, LIOT, MoDem et PS) ont donc décidé de monter au créneau, dans une tribune publiée ce dimanche par Le Journal du Dimanche. "Le gouvernement a décidé de mesures pour documenter le phénomène et repousser les dauphins hors des zones de pêche au moyen de répulsifs acoustiques mais le massacre continue, il faut aller plus loin", écrivent les parlementaires.

Sardines et anchois

Dans leur viseur, des techniques de pêche dites non sélectives. Selon les experts, les dauphins ont l'habitude de s'approcher du littoral en février et mars pour se nourrir de sardines et anchois. Mais ces denrées intéressent aussi les pêcheurs, dont les embarcations heurtent les dauphins ou les prennent dans leurs filets. "Depuis plusieurs années, de tels phénomènes de surmortalité sont régulièrement enregistrés en hiver", confirme Pelagis, qui s'inquiète de la précocité du phénomène.

Toujours selon l'observatoire Pelagis, la majorité des dauphins présentait des traces de capture dans un engin de pêche et quelques-uns portaient des bagues, "posées volontairement par les pêcheurs sur les carcasses avant d’être déclarées et rejetées en mer", afin de  mieux comprendre le processus de dérive des carcasses et d’identifier les zones de mortalité.

L'indemnisation des pêcheurs ?

Dans leur tribune, les députés appellent toutefois à aller plus loin. "Nous joignons nos voix à celles des scientifiques et des ONG pour demander une action plus efficace face au massacre en cours sur nos côtes. Nous demandons au gouvernement d’interrompre pendant un mois les techniques de pêche non sélectives dans les zones à risque de la façade atlantique. Cette interruption doit être accompagnée d’une indemnisation des pêcheurs concernés pour combler le manque à gagner".

Les parlementaires assurent que certains professionnels seraient favorables à cette proposition. La balle est dans le camp de l'exécutif.