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«Il faut un suivi plus transparent de la carrière de l’Affit»

«Il faut un suivi plus transparent de la carrière de l’Affit»
L’assemblée générale de l’association s’est tenue vendredi 27 janvier.

Photo CL

Par Frédéric BERG - f.berg@charentelibre.fr, publié le 30 janvier 2023 à 15h39.

L’association Alpe, créée en 1983 suite aux révélations sur la décharge de l’Affit à Roumazières, continue à suivre le dossier. Et réclame à la fois plus de communication et de sérieux.

Des inquiétudes subsistent ». Lors de son assemblée générale ce vendredi 27 janvier, l’association locale pour la protection de l’environnement (Alpe), née le 16 avril 1983 à Roumazières suite à la révélation du scandale d’État de la carrière de l’Affit, ancienne carrière d’argile transformée en décharge de déchets industriels dangereux, a souligné plusieurs sujets qui préoccupent les bénévoles portant cette association dont les activités ont largement dépassé...

Des inquiétudes subsistent ». Lors de son assemblée générale ce vendredi 27 janvier, l’association locale pour la protection de l’environnement (Alpe), née le 16 avril 1983 à Roumazières suite à la révélation du scandale d’État de la carrière de l’Affit, ancienne carrière d’argile transformée en décharge de déchets industriels dangereux, a souligné plusieurs sujets qui préoccupent les bénévoles portant cette association dont les activités ont largement dépassé le seul suivi de la carrière de l’Affit (lire encadré).

« La carrière de l’Affit c’est le socle de notre association. Nous sommes restés très attentifs toutes ces années durant, l’association ayant compté jusqu’à 1.200 adhérents. Aujourd’hui, on reste très mobilisés parce que cette décharge doit être surveillée encore de très longues années », soulignent Michel Vignier, Claude Raynaud, vice-présidents et Bernard Laurent, le trésorier.

Ce qui « inquiète » l’association c’est notamment l’état de la bâche qui couvre le site et le « manque de remontées” des comptes rendus des comités de suivi animés par les services de l’État (Dreal, sous-préfecture de Confolens), les élus locaux et l’Ademe. « La bâche qui a trente ans s’abîme et c’est très préoccupant parce que si elle devient trop poreuse, elle va laisser passer de l’eau et générer de plus de lixiviats (jus issus de la décomposition des déchets). En 2022, 324 tonnes ont été traitées, le pompage étant effectué tous les mois », indique Bernard Lambert

«Calcaire au lieu de l’argile»

L’Alpe rappelle que les entreprises responsables de la pollution (Rhône-Poulenc, dissous au sein d’Aventis; l’Institut national de recherche chimique appliquée, devenu Ineris; EDF, Grande-Paroisse) ont obtenu en 2019 d’être dégagées de leur responsabilité en échange du paiement d’une soulte d’un million d’euros qui assure le suivi du site jusqu’en 2029. C’est l’État qui a pris la suite. « L’Ademe considère que l’état du site est ‘tout à fait satisfaisant’ mais on veut connaître les détails des analyses des prélèvements », ajoute Michel Vignier, également militant à Charente Nature qui a relevé une « étonnante confusion » dans le schéma géologique présenté lors de la réunion de décembre : « Ils ont confondu de l’argile avec du calcaire. Du calcaire, ici il n’y en a pas… »

La question du suivi à long terme est « une priorité » pour l’Alpe, comme une « véritable transparence » des résultats des prélèvements et des comités de suivi. « Il y a eu une réunion le 7 décembre dernier. Nous étions présents mais il nous manque des informations notamment sur les rapports de l’Ademe depuis 2019 et sur les comptes rendus que la mairie doit établir après chaque réunion, insiste Bernard Laurent. Il faut un suivi plus transparent de la carrière. On sait juste que le remplacement de la bâche comme le prolongement de la paroi béton sont à l’ordre du jour. Sans dates de travaux. »

L’Alpe qui avait déjà regretté d’être « un peu oubliée » par les parties concernées, la préfecture et la mairie, rappelle qu’elle est la mémoire de la mobilisation pour surveiller ce site : « Le combat contre cette décharge a été principalement mené par des habitants qui se sont levés contre ce scandale. L’association, dépositaire de cette histoire, reste mobilisée autant qu’elle est vigilante et inquiète. »

Contact. alpe16@live.fr

«Pas assez informés ou consultés»

L’Alpe porte d’autres combats environnementaux : carrières exploitées, surveillance des cours d’eau, de l’air, notamment les concentrations de fluor émis par les cheminées des tuileries, éolien, biodiversité, pesticides, enfouissement des déchets, RN 141… « On n’est pas assez informés ou consultés de certains projets, comme dernièrement de l’implantation d’un pylône pour la 5G à Roumazières. Pareil pour le projet photovoltaïque à Genouillac. La mairie dit qu’on a été invités mais on n’a rien reçu. Bref on ne nous demande pas notre avis. C’est dommage, on demande que ça, de travailler davantage avec la municipalité », insistent les membres de l’association.