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Il harcèle et malmène son ex pendant trois ans : neuf mois ferme

Il harcèle et malmène son ex pendant trois ans : neuf mois ferme
Illustration CL

publié le 30 janvier 2023 à 16h45.

Il surveillait son ex dans les rues d’Angoulême et l’avait projetée au sol en plein centre-ville.

Trois ans de pression permanente et une étincelle. Voilà ce qu’ont eu à juger les magistrats du tribunal d’Angoulême, lundi 30 janvier. Le 20 décembre dernier, la scène a secoué le centre-ville d’Angoulême. Vers 10h30, le prévenu, 31 ans, voit son ex dans la rue Hergé...

Trois ans de pression permanente et une étincelle. Voilà ce qu’ont eu à juger les magistrats du tribunal d’Angoulême, lundi 30 janvier. Le 20 décembre dernier, la scène a secoué le centre-ville d’Angoulême. Vers 10h30, le prévenu, 31 ans, voit son ex dans la rue Hergé. Jaloux, incapable de tourner la page d’une relation d’un an terminée en 2019, il la suit. Elle fait la bise à un ami croisé place Saint-Martial. C’en est trop pour l’ex violent. Il menace les deux victimes avec un couteau. D’une balayette, il met son ancienne copine au sol. Ses cibles se réfugient dans un magasin proche. L’homme sera interpellé au prix d’une course-poursuite à pied dans les rues commerçantes. Voilà pour la pointe de l’iceberg.

Depuis la rupture de 2019, « ma cliente subit un harcèlement constant », dénonce Gwennaëlle Le Brun, pour la partie civile. Chantage au suicide, surveillance dans la rue, dans les bus. « Il traîne sur le Champ de Mars, la cherche et lui demande de s’expliquer (sur ses déplacements)“, souligne Sophie O’Hanna, la procureure. À la suite de l’altercation de décembre, les médecins lui détectent un traumatisme psychologique sanctionné de 10 jours d’ITT.

Il a menacé de me cracher dessus.

Le prévenu reconnaît « l’avoir poussée » et menacée avec un couteau. En revanche il nie le harcèlement. Son alibi : « en prison je n’avais pas de téléphone », lance ce multirécidiviste, six mentions et plusieurs années de détention au casier, notamment pour des violences conjugales. Il accuse aussi son ex de l’avoir « contaminé du sida ». Une assertion « corroborée seulement par vos dires », écarte Claire Quintallet, la présidente.

Magistrats et avocats s’inquiètent surtout du risque de récidive chez cet homme qui refuse de soigner son addiction aux toxiques et de reconnaître que son ex-compagne n’a plus de comptes à lui rendre. Malgré son calme apparent lors de l’audience, son comportement entre les mains de la justice fait craindre une future flambée. « Il a agressé verbalement l’enquêtrice sociale », note la présidente. « Il a menacé de me cracher dessus », rebondit la procureure.

Sophie O’Hanna requiert un an de prison et une interdiction de paraître à Angoulême pendant trois ans. Le tribunal la suit en partie : faute d’exploitation des messages et journaux d’appels, les magistrats relaxent l’homme des faits de harcèlement. Ils le jugent coupable du reste et le condamnent à quinze mois de prison dont six avec sursis, obligation de soins, interdiction de contact avec les victimes et de paraître à leur domicile pendant trois ans. L’agresseur devra également verser 1 500 € de dommages et intérêts à son ex. « Je rembourserai pas », lance-t-il peu avant d’être emmené en détention.