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«Il pleure tous les jours» : un jeune garçon autiste exclu de la cantine dans une école de Lyon

Exclu le 24 novembre dernier après une crise dans une école du 9e arrondissement de Lyon, Olivier, 10 ans, n'a toujours pas réintégré la cantine. Sa mère n'écarte pas la possibilité d'une action en justice.

«La cantine est le seul moment où Olivier peut jouer avec ses copains. Et on le prive de ça». Cécile, la mère d'Olivier, est venue lancer un cri du cœur sur BFMTV, lundi 5 décembre. Depuis presque deux semaines, son fils de 10 ans, souffrant d'un autisme léger, est exclu de la cantine d'une école du 9e arrondissement de Lyon, faute d'encadrants nécessaires. Elle est donc obligée de faire l'aller-retour - soit deux heures de trajet en tout - pour lui tenir compagnie pendant les deux heures de déjeuner, sous le préau de l'école, dans le froid.

Tout a commencé le 23 novembre dernier, après une crise entre le temps périscolaire et le temps scolaire. Olivier, élève en CM1, est exclu de la cantine. «On a pourtant mis un protocole de gestion des crises en place qui a bien fonctionné par le passé. Là, son maître d'Ulis (Unité localisée pour l'inclusion scolaire, NDLR) n'étant pas là, il n'avait plus son référent scolaire», a expliqué la mère de famille dans une vidéo de Handicap.fr, le 29 novembre dernier. Cécile est alors avertie le soir pour le lendemain. Elle prend donc quatre heures sur son temps de travail pour ne pas que son fils mange tout seul.

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«J'aimerais manger à l'intérieur avec mes copains parce qu'on peut discuter, après on peut jouer», confiait le garçon, en doudoune, interrogé par BFMTV lors d'une pause déjeuner le 2 décembre dernier. Sa mère dit, elle, avoir «le cœur en miettes». «On exclut mon enfant, qui est porteur de handicap. La loi de 2005 n'est pas respectée, l'inclusion d'enfants porteurs de handicap n'est pas respectée».

Une pénurie d'accompagnant des élèves en situation de handicap

Grégory Doucet, le maire de Lyon, s'est dit très concerné par le sujet : «Je ne le découvre pas là, aujourd'hui, bien évidemment. Ce qui est important, c'est de renouer le dialogue avec la famille, trouver la meilleure des solutions possibles, bien évidemment, pour Olivier lui-même.»

Il explique alors que la ville de Lyon fait face, comme beaucoup d'autres communes, «à la pénurie généralisée, de professionnels du soin, et en particulier d'AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap, NDLR)». Selon lui, «on a besoin d'un investissement beaucoup plus massif, de l'État et du gouvernement, si on veut pouvoir offrir aux enfants en situation de handicap des conditions d'inclusion et d'accueil qui soient satisfaisantes, dignes.»

Aucune solution trouvée pour le moment

Chams-ddine Belkhayat, président de l'association qui gère une plateforme nationale spécialisée dans l'accompagnement et l'accès à l'emploi des personnes avec un autisme, a rappelé que «tous les enfants scolarisés ont le droit d'avoir accès aux services périscolaires que ce soit la cantine ou le service périscolaire du matin ou du soir. C'est du devoir et de la responsabilité des collectivités territoriales de mettre en place les moyens et les adaptations nécessaires pour pouvoir recevoir tous les enfants en situation de handicap ou non de la même manière.»

Si une réunion a été organisée lundi matin, aucune solution n'a été pour le moment trouvée, témoigne la mère de famille sur le plateau deBFMTV . Une salle a été ouverte pour qu'Olivier et sa mère puissent déjeuner à l'intérieur. La mère de famille souhaite, elle, que son fils soit réintégré le plus rapidement possible «avec une solution pérenne», pour que cette situation ne se reproduise plus. «Son frère en souffre, Olivier en souffre, mon mari et moi en souffrons. Tout le monde en souffre», dit-elle très émue. Elle n'exclut pas une action en justice.