France
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Ile-de-France : vers un accord Etat région pour éviter une augmentation des tarifs

Une ex-candidate – de droite – à la tête de la région la plus peuplée d’Europe, un ex-Premier ministre – macroniste – qui prend la tête de la RATP et un ministre des Transports – macroniste lui aussi – aux ambitions politiques locales : la crise allait forcément se politiser. Les transports franciliens – 10,5 milliards d’euros de budget annuel pour 6 millions de voyageurs – ont du mal à boucler leurs fins de mois. Les recettes sont en baisse, sous l’effet du Covid-19 et du télétravail. Les dépenses sont en hausse : les investissements du Grand Paris – extension de la ligne 14 jusqu’à l’aéroport d’Orly, création de trois nouvelles lignes de métro… – atteignent notamment un milliard d’euros par an. L’Etat est déjà intervenu en 2020 avec un prêt de 2 milliards d’euros afin d’éviter la panne de trésorerie. Insuffisant pour répondre aux besoins financiers d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’organisme régional chargé des bus, des métros, des RER et des tramways franciliens. Il manque 950 millions pour finir l’année.

Des économies ont été programmées sur les contrats passés avec la SNCF et la RATP. Il a été demandé aux sept départements d’Ile-de-France d’augmenter de 100 millions d’euros leur participation au financement des transports. Restent 450 millions que la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, demande directement à l’Etat. Faute de quoi elle menace d’augmenter significativement le prix du ticket de métro et du Pass Navigo, qui grimperaient à 2,30 euros l’unité (au lieu de 1,90 aujourd’hui) et 90 euros par mois (au lieu de 75). «Ce ne serait pas une bonne nouvelle, a rétorqué lundi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, sur France Inter. Ce n’est pas le bon moment. Les Français qui prennent les transports en commun font partie des classes moyennes que le gouvernement veut accompagner.»

D’ici le 7 décembre, date à laquelle le conseil d’IDFM doit décider du niveau d’augmentation des tarifs pour les usagers, le bras de fer entre la région et l’Etat devrait donc se poursuivre. Depuis plusieurs semaines, Pécresse tente de remettre la faute d’un réseau saturé sur la RATP – sur fond de prise de fonction, ce lundi, de l’ex-Premier ministre Jean Castex comme PDG – et le besoin de financement sur «le blocage du gouvernement». Réponse lundi du ministre délégué aux Transports, Clément Beaune : «Je ne souhaite pas qu’on ait des hausses de cette nature et on va tout faire pour les éviter.» Le jeu du mistigri se poursuit.