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Ils offrent un chariot plein à craquer à la Croix-Rouge : l’acte désintéressé de deux jeunes Angoumoisins

Ils offrent un chariot plein à craquer à la Croix-Rouge : l’acte désintéressé de deux jeunes Angoumoisins
Laurent Tardieu-Vives et Théo Salvy posent avec le bénévole de la Croix-Rouge qui a accueilli ce don singulier.

Repro CL

Par Stéphane URBAJTEL, publié le 1 décembre 2022 à 10h41, modifié à10h45.

« On sait ce que c’est de ne pas avoir à manger. C’est pour ça qu’on fait ça. Rien d’exceptionnel ».

Francis Bonnet, le vice-président de la Croix-Rouge d’Angoulême, n’avait « jamais vu ça ». Posté il y a quelques jours derrière les caisses de l’Intermarché Saint-Cybard d’Angoulême dans le cadre des traditionnelles opérations de récolte de denrées alimentaires...

Francis Bonnet, le vice-président de la Croix-Rouge d’Angoulême, n’avait « jamais vu ça ». Posté il y a quelques jours derrière les caisses de l’Intermarché Saint-Cybard d’Angoulême dans le cadre des traditionnelles opérations de récolte de denrées alimentaires, l’un des bénévoles de l’association a vu débarquer deux jeunes garçons avec un chariot plein à craquer. « C’est pour vous », lui ont dit très naturellement Théo et Laurent.

La Croix rouge a tenu à immortaliser ce moment par une petite photo. Les jeunes gens s’y sont prêtés de bonne grâce mais sans comprendre. « Rien d’exceptionnel. C’est commun de faire ça non ? », s’est étonné le second. Pas vraiment en réalité. Les deux généreux donateurs s’appellent Laurent Tardieu-Vives et Léo Salvy. Ils ont 25 et 26 ans. Ils sont Angoumoisins. CL a rencontré le premier en 2016, il était l’organisateur d’une manifestation de motards occupés à réaliser des cascades, filmées sur internet. Pourquoi ce geste à la sortie de l’Intermarché Saint-Cybard. Ils répondent en une phrase : « On sait ce que c’est de ne pas avoir à manger ». L’un et l’autre sont assez discrets sur leur passé mais ils ont vécu quelques années de galère.

Ça nous a coûté quoi ? 120 euros. Ça ne changera pas nos vies

« J’ai toujours eu un toit sur la tête mais il y a eu des moments assez dur », glisse Laurent Tardieu-Vives. « J’ai quitté le système scolaire très tôt, ma maman était au RSA ». Si Laurent et Théo s’en sont sortis, c’est en partie, estiment-ils, parce que d’autres, en particulier les Restos du cœur, leur ont tendu à la main. « Aujourd’hui, tout va bien pour moi, raconte Laurent Tardieu-Vives. Je suis en CDI dans une boîte de com’. Théo devrait bientôt être embauché lui aussi. On a des projets ensemble dans le digital ».

Ce Caddie plein à craquer, c’est en quelque sorte pour rendre la pareille. « Ça nous a coûté quoi ? 120 euros. Franchement, c’est rien. Ça ne changera pas nos vies, lâche Laurent, encore étonné que le geste soit considéré comme surprenant. Je préfère les mettre dans un chariot pour l’offrir que de claquer la somme en boîte pour impressionner trois filles qu’on n’arrivera pas à choper ».

Laurent Tardieu-Vives et Léo Salvy n’en sont pas à leur première action totalement désintéressée. À La Rochelle où ils vivaient avant de décider de poser leurs valises à Angoulême, ils ont déjà déposé des chariots plein pour les associations caritatives à la sortie des supermarchés. Quand c’est arrivé, personne n’était là pour faire une photo. « Pas grave. On ne fait pas ça pour avoir de la notoriété ».