France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Immigration : contrôle

Le temps où nous rêvions de la fin des frontières n’est pas si loin. Les ONG « sans frontières », la mondialisation financière et bien sûr Internet et ses réseaux sociaux ont poussé à dématérialiser – à « invisibiliser », pourrait-on dire – ce qui apparaissait comme les vestiges d’un monde ancien, fondé sur une souveraineté étatique étroitement bornée. Et pourtant, entre la France et l’Italie, la suppression des contrôles frontaliers n’a pas duré vingt ans : de 1997, date de l’entrée de l’Italie dans l’espace Schengen, à 2015, lorsque la France les a rétablis pour faire face au risque terroriste après les attentats de novembre.

Depuis, les habitants de Vintimille et de Menton se sont habitués à voir se faufiler Afghans, Syriens, Guinéens ou Tunisiens, seuls ou en petits groupes, parfois en famille… et à observer aussi les tentatives – plus ou moins dérisoires – des forces de l’ordre françaises pour les refouler côté italien. Leur seul effet semblant être de pousser les migrants à prendre de plus en plus de risques en franchissant des cols de plus en plus hauts.

La Côte d’Azur comme les Alpes ont depuis toujours été des points de passage et d’échanges fructueux – et dûment contrôlés – entre voisins. Aujourd’hui, l’intensification des flux, la détermination des migrants à venir chercher chez nous un avenir meilleur mettent nos bonnes vieilles frontières à rude épreuve. À peine rétablies, elles semblent de nouveau dépassées. Des deux côtés s’expriment l’inquiétude et l’accueil. Certains haussent les épaules en se disant que rien, ni les barbelés, ni les patrouilles, n’entamera la détermination des migrants. D’autres demandent à leur gouvernement d’enrayer, coûte que coûte, les traversées de clandestins. Le retour des « murs » de séparation en de nombreux points du globe montre combien la frontière n’a pas dit son dernier mot.