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Immigration : Darmanin incite LR et la majorité à « faire un pas » pour trouver un compromis

Gérald Darmanin donne sa méthode pour aboutir à un texte sur l’immigration à l’automne. « Chacun doit faire un pas » en vue d’un compromis entre la majorité présidentielle et les Républicains, exhorte le ministre de l’Intérieur dans une interview au Parisien mise en ligne samedi, dans laquelle il trace quelques lignes rouges.

« Chiche, travaillons ensemble ! », lance le ministre, dans une allusion au « Chiche, monsieur le président » lancé dans le JDD par Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix. Dans cet entretien croisé il y a une semaine le N.1 des LR, le patron des sénateurs Républicains et le chef de file des députés LR avaient exposé des propositions de loi très fermes sur l’immigration. L’une prévoit par exemple d’inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger aux traités et au droit européens en matière d’immigration.

« Pas d’accord à n’importe quel prix »

« Il n’y aura pas d’accord à n’importe quel prix. Chacun doit faire un pas », estime Gérald Darmanin, rappelant qu’il y a « soixante députés LR à l’Assemblée. Seuls, ils ne sont pas capables de faire adopter leurs propositions, et le gouvernement de son côté ne dispose pas de majorité absolue pour faire voter son propre texte ». « On peut garder notre texte, déjà adopté par la commission des lois du Sénat, en discutant ensemble des amendements pour le modifier. Les LR voudraient absolument qu’on redépose ensemble un nouveau texte de loi ? Nous y sommes prêts s’il est discuté avec les centristes et les radicaux », explique-t-il.

Parmi les propositions LR qu’il retient, le ministre cite « le conditionnement des visas, avec la modulation de l’aide au développement des pays concernés, à la mise en œuvre des laissez-passer consulaires, la discussion autour des mineurs non accompagnés, le contrôle à 360 degrés des demandes de titres de séjours ». Il se dit également prêt à mener des discussions sur l’ouverture des prestations sociales à partir de 5 ans de résidence en France. En revanche, s’affranchir des traités européens serait « un Frexit migratoire », insiste Gérald Darmanin.

Face au parti d’Eric Ciotti, qui s’y oppose, il défend « la régularisation des travailleurs immigrés, qui respectent nos valeurs et travaillent sur notre territoire depuis plusieurs années », soulignant que « les Français y sont favorables, y compris à droite ». Et sur la mise en place de quotas, « nous avons déjà dit que nous étions prêts à étudier ces propositions. Mais attention, sur le droit d’asile, par exemple, c’est impossible de mettre des quotas ».

Quant à la proposition pour que les demandes d’asile soient formulées hors du territoire, « cette mesure est inapplicable », tranche le ministre, « sauf à sortir de la Convention de Genève de 1951 » notamment. Enfin, en termes de calendrier, « ce qui est important, c’est qu’en octobre on ait discuté d’un texte au Sénat, puis en novembre ou décembre à l’Assemblée nationale », estime Gérald Darmanin.