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Immigration : La Suède annonce un accord entre Etats de l’UE sur une réforme de l’asile

Le timing est involontaire mais résonne dans l’actualité française. Alors qu’un Syrien possédant le statut de réfugié en Suède a attaqué des enfants dans un parc d’Annecy jeudi matin, déclenchant des critiques de l’extrême droite sur la politique migratoire, la présidence suédoise de l’Union européenne a annoncé jeudi soir un accord sur une réforme de l’asile. En début de soirée, l’Italie et la Grèce partageaient pourtant encore des résistances.

La réforme prévoit un système de solidarité entre Etats membres dans la prise en charge des réfugiés, et un examen accéléré des demandes d’asile de certains migrants aux frontières, afin de les renvoyer plus facilement vers leur pays d’origine ou de transit. Ce feu vert ouvre la voie à des pourparlers avec le Parlement européen, en vue d’une adoption de la réforme avant les élections européennes de juin 2024. « Ce ne sont pas des décisions faciles pour tous ceux qui sont autour de la table, mais ce sont des décisions historiques », a salué la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser.

L’Italie « ne sera pas le centre d’accueil des migrants »

La Pologne et la Hongrie ont voté contre ces propositions, tandis que la Bulgarie, Malte, la Lituanie et la Slovaquie se sont abstenues, a-t-on appris auprès de la présidence suédoise du Conseil de l’UE, qui a mené les longues et complexes négociations. Un peu plus tôt, une dizaine d’Etats membres, dont l’Italie et la Grèce, avaient exprimé leur opposition ou leurs réserves sur les propositions sur la table. Un nouveau texte de compromis a alors été élaboré, afin de rallier le plus grand nombre, et notamment les pays méditerranéens, qui sont les pays par lesquels les migrants arrivent dans l’UE.

Le ministre italien Matteo Piantedosi a affiché sa satisfaction d’avoir vu « toutes ses propositions » acceptées. « Nous avons écarté l’hypothèse selon laquelle l’Italie et tous les Etats membres de première entrée seraient payés pour garder les migrants irréguliers sur leur territoire. L’Italie ne sera pas le centre d’accueil des migrants au nom de l’Europe », a-t-il indiqué dans un communiqué.

20.000 euros par demandeur d’asile

L’un des textes agréé par les ministres prévoit une solidarité obligatoire mais « flexible » au sein de l’UE dans la prise en charge des demandeurs d’asile. Les Etats membres seraient tenus d’accueillir un certain nombre de ces demandeurs arrivés dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire, ou à défaut d’apporter une contribution financière. La compensation financière prévue est de quelque 20.000 euros pour chaque demandeur d’asile non relocalisé. Ces sommes seraient versées sur un fonds géré par la Commission et destiné à financer des projets liés à la gestion de la migration.

L’autre texte endossé par les ministres contraint les Etats membres à mettre en œuvre une procédure accélérée d’examen des demandes d’asile (12 semaines maximum), dans des centres situés aux frontières, pour les migrants qui ont statistiquement le moins de chances de se voir accorder le statut de réfugiés. C’est le cas, par exemple, des ressortissants « du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Sénégal, du Bangladesh et du Pakistan », a commenté la secrétaire d’Etat belge à l’asile et à la migration, Nicole de Moor.