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L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Un peu de sémantique, d’abord. Que signifie «conjuguer fermeté et humanité»? Cela voudrait-il dire que l’application de la loi est inhumaine et que la philanthropie résiderait dans la transgression de cette même loi?
Dans ces simples mots répétés par tous les gouvernements depuis presque un demi-siècle transparaît le complexe qui accompagne toute politique d’immigration. Sur la balance morale, l’humanité primera toujours la fermeté.
Les migrants qui depuis vendredi campent devant le Conseil d’État l’ont bien compris. C’est cette institution qui, en 1978, contre l’avis du gouvernement, a considéré comme un principe intangible le fait, pour les étrangers, de mener en France une vie familiale normale. Depuis, c’est le Conseil d’État qui restreint tant qu’il peut le pouvoir de contrôle des politiques sur l’immigration, tandis qu’il étend le plus possible le droit des étrangers. Au Palais-Royal, il arrive que Créon se contemple en Antigone.
La grande majorité de l’opinion veut de la fermetéNul, en vérité, ne veut remettre en cause le principe…
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