Malgré ses prix de l’immobilier déjà élevés, le marché immobilier de l’Ouest Lyonnais se porte bien. Les difficultés, liées au financement bancaire, ne semblent pas impacter le marché comme ailleurs.

La commune d’Ecully a encore vu ses prix de l’immobilier augmenter en 2022.  Photo Progrès /Damien MIAGOUX

La morosité n’a pas encore frappé les agents immobiliers de Francheville, Écully, Tassin-la-Demi-Lune ou Craponne. Dans ces communes de l’Ouest lyonnais, le marché des transactions semble toujours bien se porter. « Certes, ce n’est pas aussi fluide que lors des dernières années », admet François Lafaye, cogérant de l’agence Sainte-Foy Immobilier, à Écully. « Mais le marché se recentre sur les acquéreurs que les banques suivent encore. » Et, en ce moment, ils sont peu nombreux !

« Depuis le dernier trimestre 2022 , les établissements bancaires se montrent particulièrement exigeants. Seuls les meilleurs dossiers parviennent à se faire financer. C’est-à-dire les emprunteurs avec de bons revenus et avec la surface financière la plus solide », précise Nicolas Fraioli, directeur régional du réseau de courtage en crédit La Centrale de Financement.

Selon François Lafaye, « même si les acquéreurs se bousculent moins, les volumes de transactions restent très bons. Cela signifie donc que seuls ceux qui peuvent mener leur projet au bout sont encore présents sur le marché. » Ainsi, bien que les prix soient déjà élevés dans l’Ouest lyonnais, l’immobilier continue d’afficher ici une santé éclatante.

Les prix des logements continuent de grimper

La Chambre des Notaires du Rhône observe d’ailleurs un dynamisme soutenu pour le secteur. Au cours des douze derniers mois, le prix des appartements anciens a augmenté de +7 % à Tassin-la-Demi-Lune (4 310 €/m²), de +9 % à Écully (4 240 €/m²), +6,5 % à Francheville (3 950 €/m²) et de +9 % à Craponne (4 220 €/m²). Il faut néanmoins relativiser ces statistiques : celles-ci tiennent compte des ventes signées au premier semestre 2022, la dernière période euphorique avant l’emballement des taux d’emprunt.

Néanmoins, elles témoignent d’un dynamisme toujours présent puisque sur la même période, Lyon intra-muros voit ses prix stagner à 5 100 €/m².

Du côté des maisons, les prix élevés se maintiennent dans l’Ouest lyonnais. Il faut ainsi composer avec un budget médian de 486 500 € à Craponne, 561 000 € à Francheville, 705 000 € à Tassin-la-Demi-Lune et 835 000 € à Écully.

La bonne affaire : les biens qui ne pourront plus être loués à cause de leur DPE

« Toutes ces communes ont toujours été prisées, ce n’est pas nouveau. Elles continuent de séduire.

Les logements les mieux placés, avec les meilleures prestations trouveront toujours preneur ici. Car ces villes offrent un cadre de vie particulièrement agréable, à moins de 15 km de Lyon », analyse François Lafaye.

Les performances de ce secteur s’expliquent surtout par le profil des acquéreurs, plutôt aisés. « Nous avons beaucoup de professions libérales, de cadres, de chefs d’entreprise, ainsi que de personnes d’un certain âge qui n’ont pas, ou peu, recours à l’emprunt. Grâce à leurs apports importants, ils peuvent encore se permettre d’acheter dans ces secteurs », poursuit le spécialiste de ce marché.

C’est pourquoi les logements, situés près des centres bourgs ou disposant de beaux extérieurs, continuent à prendre de la valeur. La seule option pour trouver moins cher, « c’est de viser des maisons qui étaient sur le marché locatif et dont le DPE est classé en F ou G. Elles ne pourront bientôt plus être relouées et leurs propriétaires veulent s’en débarrasser », conseille Pascal Pancrazio, le président de la Fnaim du Rhône. « Cela représente des opportunités, mais elles sont rares. »