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Immobilier: « Trop d'établissements bancaires rechignent à financer » la rénovation des copropriétés, admet le ministre du Logement

Ambiance électrique au Carrousel du Louvre. A peine élu par ses pairs, le nouveau président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), Loïc Cantin, a interpellé le ministre du Logement, Olivier Klein, sur l'interdiction à la location des passoires thermiques. Ces logements qui laissent passer le froid l'hiver et le chaud l'été seront retirés du marché immobilier dès le 1er janvier 2023 - les pires d'entre eux - parmi les G dans le DPE (diagnostic de performance énergétique), puis en 2025 tous les habitats G, en 2028 - les F - et en 2034 - les E.

« Nombreux clients ont choisi de vendre ou de retirer leur appartement de la location. Entre la hausse de la taxe foncière et la baisse drastique des rendements locatifs, les conséquences sont ridicules : les logements G sont vendus », a tonné le porte-parole des agents immobiliers.

« Quel est le bénéfice pour le climat ? » s'est-il ensuite interrogé.

Une réunion avec les banques en janvier

Et de pointer une « incertitude » sur le financement des travaux par les établissements bancaires « peu enclins à financer » la rénovation des copropriétés. « L'Etat doit instaurer un dialogue avec les banques », a exhorté le patron de la FNAIM.

Une demande acceptée par le ministre du Logement. « Vous avez raison, trop d'établissements bancaires rechignent à financer » la rénovation des copropriétés,  lui a répondu Olivier Klein. Début janvier, il réunira les 5-6 principaux établissements bancaires pour « engager le dialogue » et « trouver des solutions », dont la Banque populaire Caisse d'épargne, mais pas BNP Paribas, a expliqué son cabinet juste après le discours.

Pas d'aménagement du calendrier d'interdiction

Alors qu'Olivier Klein s'y est toujours opposé, Loïc Cantin a aussi demandé  un aménagement « indispensable et inévitable » d'un calendrier « intenable » tant pour les propriétaires que pour les entreprises de travaux. « Comme les vôtres, les journées ne font que 24 heures, Monsieur le ministre !», a encore grondé le président de la Fédération nationale de l'immobilier.

Sans surprise, le ministre du Logement a rejeté toute modification d'échéances « claires et ambitieuses ». « Il en va de la crédibilité de la parole publique », a affirmé Olivier Klein, rappelant qu'il faut « tout faire pour tracer un chemin opérationnel ». « La marche est haute mais pas insurmontable », a-t-il enchaîné.

Une feuille de route pour « simplifier le parcours » des bailleurs

Pour convaincre le gouvernement de sa bonne volonté, le président de la Fédération nationale de l'immobilier a proposé d'exonérer les ménages d'impôt sur le revenu locatif en cas de travaux. Le slogan est déjà tout trouvé: « Rénovons aujourd'hui, défiscalisons demain », a-t-il martelé. Cela aurait un « impact immédiat » sur le volume de logements vacants. « Nous ne manquons pas de logements, mais de dispositifs adaptés », a ajouté Loïc Cantin, sous les applaudissements de la salle.

A cette proposition fiscale qui relève de Bercy, le ministre du Logement a promis, pour début 2023, une « feuille de route » avec l'Etat, les notaires, les agents, les syndics de copropriété, l'Agence nationale de l'habitat (ANAH - qui délivre les primes à la rénovation), les représentants des locataires et des propriétaires, et bien sûr les banques. L'objectif, notamment, consiste à « simplifier le parcours » des bailleurs.

Le temps presse...

Des déclarations qui laissent pourtant sur leur faim les professionnels présents dans la salle. Le patron de la FNAIM, Loïc Cantin, attend, encore, de la « clarification » et des « conséquences strictes ». La présidente de l'Union des syndicats de l'immobilier (Unis), Danielle Dubrac, rêve, elle, d'une « Conférence des banquiers et des assureurs » ainsi que d'un prêt garanti par l'Etat pour le syndicat des copropriétés.

« Il faudrait un seul type de prêt collectif porté par le syndicat des copropriétaires qui ne soit plus adopté à l'unanimité », appuie le président de l'association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC). « Aujourd'hui, seule la Caisse d'Epargne joue le jeu », assure Gilles Frémont.

D'autant que le temps presse : dans trois semaines, les logements consommant plus de 450 kWh par mètre carré et par an (classés G) ne pourront plus être loués...