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Inculpation de Donald Trump : une nouvelle épreuve pour la démocratie américaine

Le Monde

Si la dernière affaire en date concernant l’ex-président américain soulève autant d’émoi, c’est qu’elle montre notamment sa détermination à attaquer sans relâche la justice dès qu’il doit rendre des comptes.

Temps de Lecture 2 min.

Les Etats-Unis se seraient assurément passés de la nouvelle mise à l’épreuve de la solidité de leurs institutions que constitue l’inculpation au pénal de Donald Trump, le 30 mars. Que personne ne soit au-dessus des lois et que la justice passe pour tout le monde devrait pourtant relever de l’évidence. Donald Trump ne peut d’ailleurs s’en prendre qu’à lui-même. Premier président mis deux fois en accusation par la Chambre des représentants, premier ex-président à faire l’objet de poursuites de toute l’histoire du pays, il charrie dans son sillage une accumulation d’affaires qui témoignent pour le moins d’un problème de comportement.

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Celle, assez sordide, qui lui vaut son inculpation, mêle aventure extraconjugale, achat de silence et financement de campagne, même s’il faudra attendre la comparution du 4 avril pour apprendre ce qui lui est précisément reproché. Il s’agit presque d’une peccadille par rapport à celles encore pendantes, liées à son exercice du pouvoir : son rôle dans l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021, les pressions sur des élus en Géorgie pour tordre les résultats de la présidentielle dans cet Etat, ou encore la conservation obstinée de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Si cette affaire, dans laquelle Donald Trump est présumé innocent comme tout justiciable, soulève autant d’émoi aux Etats-Unis, c’est parce que le défi qu’il représente pour la démocratie américaine réside au moins autant dans l’inaptitude de l’ancien président à respecter les règles élémentaires de l’Etat de droit que dans sa détermination à en remettre en cause les mécanismes et à attaquer sans relâche la justice dès qu’il doit rendre des comptes.

Culte de la personnalité

Les bénéfices politiques de cette stratégie de la terre brûlée sont évidents. En faisant jouer de nouveau le disque rayé qui le présente invariablement comme la victime d’une « chasse aux sorcières » et d’un complot de « l’Etat profond », Donald Trump contraint son camp à prendre sa défense. Sous peine de déchaîner contre les récalcitrants la colère de militants qui se sont depuis longtemps enfermés dans un véritable culte de la personnalité.

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A de très rares exceptions près, les cadres républicains rivalisent, depuis l’annonce de l’inculpation, de déclarations outragées dénonçant une instrumentalisation de la justice à des fins partisanes et mettant en garde contre les divisions qu’ils ne cessent eux-mêmes d’attiser. Les élus de la Chambre des représentants, où ils sont majoritaires, ont déjà fait savoir qu’ils voulaient entendre le procureur de New York, démocrate, à l’origine de l’inculpation, amorçant ainsi une guérilla mortifère. Deux ans après l’épisode sombre du Capitole, qu’il avait brièvement condamné avant d’absoudre son instigateur, le Grand Old Party montre qu’il n’a toujours rien compris, ni appris, de Donald Trump.

Le mal, il est vrai, est ancien. La politisation de la justice, favorisée par l’élection des juges et des procureurs, est devenue une pente qui emporte les Etats-Unis vers l’incertain depuis des années. La suppression au Sénat des majorités qualifiées, autrefois nécessaires pour confirmer des juges fédéraux comme ceux de la Cour suprême, a enlevé l’un des derniers garde-fous protégeant contre ce danger de polarisation. Avec le résultat que l’on sait : une justice affaiblie et une démocratie toujours plus sous tension.

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