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Indonésie : au moins 129 personnes sont mortes à la suite de bagarres et de mouvements de foule dans un stade de football

Des supporteurs en colère ont envahi le terrain samedi soir après un match à Malang, dans l’est de Java. La police a tiré des gaz lacrymogènes en retour, provoquant des scènes de panique.

Le président indonésien, Joko Widodo, a ordonné dimanche 2 octobre une enquête sur la sécurité des matchs de football dans le pays après la mort d’au moins 129 personnes dans une bousculade provoquée par des heurts entre des supporteurs et la police samedi soir.

Le ministre des sports et de la jeunesse, la police nationale et le chef de l’Association nationale du football indonésien doivent mener « une évaluation complète des matchs de football et des procédures de sécurité », a déclaré le chef de l’Etat d’Asie du Sud-Est dans un discours télévisé.

Le drame s’est déroulé après un match, samedi soir, dans le stade de Kanjuruhan à Malang, dans l’est de Java, en Indonésie. Des supporteurs de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain après la défaite de leur équipe (3-2) contre celle de Persebaya Surabaya, en Premier League indonésienne. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale. Plusieurs bagarres entre fans des deux équipes ont alors été signalées à l’intérieur du stade.

La police, qui a qualifié cet événement d’« émeutes », a tenté de persuader les supporteurs de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement.

« Dans l’incident, 127 personnes sont mortes [un bilan ensuite réévalué], parmi lesquelles deux étaient des policiers. Trente-quatre personnes sont décédées à l’intérieur du stade et les autres ont succombé à l’hôpital », avait d’abord expliqué dans un communiqué le chef de la police locale, Nico Afinta. « A un moment, elles se sont dirigées vers la sortie. Mais il y a eu une accumulation [de personnes] et, dans ce processus d’accumulation, [les gens] ont eu le souffle coupé, un manque d’oxygène », a-t-il expliqué.

Plus de 300 blessés ont été transportés d’urgence dans des hôpitaux voisins, mais beaucoup sont morts en chemin ou pendant leur traitement, a précisé M. Afinta.

Des images tournées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos. Dimanche matin, aux abords du stade, des véhicules calcinés, dont un camion de police, jonchaient les rues.

Le gouvernement présente ses excuses

Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour ce drame et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule. « Nous sommes désolés pour cet incident. (…) C’est un incident regrettable qui blesse notre football à un moment où les supporteurs peuvent assister à un match dans un stade », a déclaré le ministre indonésien des sports et de la jeunesse, Zainudin Amali, à la chaîne Kompas.

« Nous examinerons de manière approfondie l’organisation du match et le nombre de supporteurs [dans le stade]. Interdirons-nous de nouveau la présence de supporteurs lors des matchs ? Nous en discuterons », a-t-il ajouté.

Mea culpa aussi du côté de l’Association de football d’Indonésie (PSSI), qui a suspendu tous les matchs prévus cette semaine. « Nous sommes désolés et nous présentons nos excuses aux familles des victimes et à toutes les parties pour cet incident », a dit le président de PSSI, Mochamad Iriawan. Elle a interdit à l’Arema FC d’organiser des matchs à domicile pour le reste de la saison et a déclaré qu’elle enverrait une équipe d’enquêteurs à Malang pour établir la cause de l’écrasement.

La violence des supporteurs est un problème en Indonésie, où les rivalités de longue date se sont transformées en affrontements mortels. Certains matchs – le plus important étant le Old Indonesia Derby entre Persija Jakarta et Persib Bandung – sont si tendus que les joueurs des équipes de haut niveau doivent s’y rendre sous haute protection.

Du drame du Heysel, en Belgique (39 morts en 1985), à celui de Sheffield, au Royaume-Uni (97 morts en 1989), l’histoire du football mondial est émaillée de tragédies dues à des bagarres entre supporteurs et à des mouvements de panique. L’une des plus meurtrières a eu lieu en 2001 dans un stade d’Accra, au Ghana, où une bousculade avait causé la mort de 127 personnes. Là aussi, la police avait tiré des gaz lacrymogènes sur des supporteurs en colère, provoquant des scènes de panique.

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