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Indonésie : au moins 174 morts à la suite de bagarres et de mouvements de foule dans un stade de football

Des supporteurs en colère ont envahi le terrain samedi soir après un match à Malang, dans l’est de Java. La police a tiré des gaz lacrymogènes en retour, provoquant des scènes de panique.

L’Indonésie s’est réveillée, dimanche 2 octobre, endeuillée par l’une des pires tragédies jamais survenues dans un stade. Au moins 174 personnes sont mortes dans un mouvement de foule quand des milliers de fans ont envahi un terrain de football et ont été aspergés de gaz lacrymogène, selon un dernier bilan des autorités locales. Un précédent bilan faisait état de 129 morts.

« A 9 h 30 [heure locale, 4 h 30, heure de Paris] le bilan est passé à 158 morts et, à 10 h 30, à 174 morts. Ce sont les données collectées par l’agence de gestion des catastrophes de Java Est », a fait savoir le vice-gouverneur de la province, Emil Dardak, sur la chaîne de télévision Kompas TV.

Le drame, qui s’est déroulé samedi soir dans la ville de Malang, dans l’est de l’île de Java, a aussi fait quelque 180 blessées dans cet archipel d’Asie du Sud-Est où les rivalités entre supporteurs ont souvent de graves conséquences.

Quelque 3 000 supporteurs de l’équipe de l’Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan, dans la ville de Malang, après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale.

La police, qui a qualifié cet incident d’« émeute », a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des bombes de gaz lacrymogène après la mort de deux policiers. De nombreuses personnes ont été mortellement piétinées. Des survivants ont décrit des spectateurs pris de panique, bloqués par la foule, quand la police a lancé des gaz lacrymogènes.

Le président de la République d’Indonésie, Joko Widodo, a ordonné dimanche une enquête sur la sécurité des matchs de football dans le pays. Le ministre des sports et de la jeunesse, la police nationale et le chef de l’Association nationale du football indonésien doivent mener « une évaluation complète des matchs de football et des procédures de sécurité », a déclaré le chef de l’Etat d’Asie du Sud-Est dans un discours télévisé. « Je regrette profondément cette tragédie liée au football et espère que ce sera la dernière dans notre pays », a-t-il encore dit.

Des images tournées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin dans le chaos. Dimanche matin, aux abords du stade, des véhicules calcinés, dont un camion de police, jonchaient les rues. La police a fait état de 13 véhicules brûlés.

Le directeur d’un hôpital a fait savoir sur une chaîne de télévision locale qu’une des victimes n’avait que 5 ans. Le stade, qui peut accueillir 42 449 personnes, était complet, selon les autorités.

Le gouvernement présente ses excuses

Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour ce drame et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule. « Nous sommes désolés pour cet incident (…) regrettable qui blesse notre football à un moment où les supporteurs peuvent assister à un match dans un stade », a déclaré le ministre des sports et de la jeunesse indonésien, Zainudin Amali, à la chaîne Kompas.

« Nous examinerons de manière approfondie l’organisation du match et le nombre de supporteurs [dans le stade]. Interdirons-nous de nouveau la présence de supporteurs lors des matchs ? Nous en discuterons », a-t-il ajouté.

Mea culpa aussi du côté de l’Association de football d’Indonésie (PSSI), qui a suspendu tous les matchs prévus cette semaine. « Nous sommes désolés et nous présentons nos excuses aux familles des victimes et à toutes les parties pour cet incident », a dit le président de PSSI, Mochamad Iriawan. Elle a interdit à l’Arema FC d’organiser des matchs à domicile pour le reste de la saison et a déclaré qu’elle enverrait une équipe d’enquêteurs à Malang pour établir la cause des événements.

La violence des supporteurs est un problème en Indonésie, où les rivalités de longue date se sont transformées en affrontements mortels. Le contexte de certains matchs – le plus important étant le Old Indonesia Derby entre Persija Jakarta et Persib Bandung – est si tendu que les joueurs des équipes de haut niveau doivent s’y rendre sous haute protection.

L’Indonésie doit accueillir l’an prochain la compétition la Coupe du monde des moins de 20 ans dans plusieurs stades du pays, mais celui de Malang n’en fait pas partie.

Du drame du Heysel, en Belgique (39 morts en 1985), à celui de Sheffield, au Royaume-Uni (97 morts en 1989), l’histoire du football mondial est émaillée de tragédies dues à des bagarres entre supporteurs et à des mouvements de panique. L’une des plus meurtrières a eu lieu en 2001 dans un stade d’Accra, au Ghana, où une bousculade avait causé la mort de 127 personnes. Là aussi, la police avait tiré des bombes de gaz lacrymogènes sur des supporteurs en colère, provoquant des scènes de panique.

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