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Interview de Macron : quelles annonces ce mercredi à 13h ?

Interview de Macron : quelles annonces ce mercredi à 13h ? Emmanuel Macron est parvenu à faire adopter la réforme des retraites, mais la crise politique et la gronde sociale pourraient l'empêcher de poursuivre son action réformatrice. L'interview de ce mercredi doit lui permettre de proposer des solutions.

Le chef de l'Etat s'est peu fait entendre sur la réforme des retraites, laissant son gouvernement et sa Première ministre en première ligne depuis des semaines. Mais Emmanuel Macron ne va pas pouvoir rester silencieux plus longtemps, tant la crise politique est aiguë : une prise de parole a été fixée à ce mercredi 22 mars 2023 à 13h. Le chef de l'Etat ne fera pas de discours solennel, mais s'exprimera dans une interview, dans le JT de TF1 et de France 2, depuis l'Elysée. La veille, donc, de la journée de grève prévue jeudi 23 mars, dans la soirée.

Si l'allocution se limite à un modeste exercice de pédagogie, à une énième argumentation sur l'importance de cette réforme, cela pourrait bien n'être qu'un coup d'épée dans l'eau. Emmanuel Macron va bien sûr insister sur sa détermination réformatrice, insister sur la nécessité de la réforme des retraites, adoptée au forceps via le 49.3 hier soir. Mais il ne fera pas le même discours qu'Elisabeth Borne sur TF1 jeudi dernier. Ni sur le fond, ni sur la forme : le gouvernement est passé très près d'une sortie de route, 9 voix seulement ont manqué à la motion de censure du groupe Liot mardi soir. Un électrochoc. Ne pas faire le constat que l'exécutif est affaibli serait une erreur.

Une interview pour dire quoi ?

Il est probable en réalité que le président s'adresse aux Français pour tenter d'impulser une nouvelle dynamique politique. Le procès en déconnexion ? Les accusations de pourrissement du mouvement social ou d'autoritarisme ? Emmanuel Macron va devoir faire entendre qu'il est conscient de l'ampleur de la gronde. Sans doute devra-t-il admettre, aussi, que la méthode n'a pas été très bonne : le chef de l'Etat mesure le rejet que provoque l'utilisation du 49.3, il a pourtant choisi cette voie. Il mesure aussi que le compromis tant recherché, notamment avec les députés LR, a abouti à une impasse.

Alors, à quelle annonce faut-il s'attendre ? Mardi, l'entourage du président de la République a fait savoir à l'Agence France Presse que ce dernier ne comptait pas annoncer de remaniement ministériel, ni de référendum sur la réforme des retraites, ni de dissolution de l'Assemblée nationale. Une réunion entre Emmanuel Macron, conseillers et quelques ministres s'est tenue dans la matinée, et quelques participants ont ébruité auprès de l'AFP quelques certitudes sur cette intervention : le chef de l'Etat a demandé des "propositions" à l'exécutif pour impulser un "changement de méthode et d'agenda des réformes" d'ici un mois. Le président souhaite, selon cette source, "identifier quelques projets clairs, sur un agenda clair" pour "éviter de se retrouver dans une contestation de la légitimité d'un texte" pour la fin du quinquennat.

Cependant, selon des confidences de conseillers de l'Elysée, rapportées par La Dépêche, le changement de Premier ministre est une éventualité dans un futur plus éloigné, si la crise s'étale et persiste. "Si le fait de sacrifier Élisabeth Borne peut permettre d'apaiser la rue, nous n'hésiterons pas", disait un proche du président, tandis qu'un ministre assurait au même journal que "le remaniement, c'est la seule arme qu'il reste" à Emmanuel Macron. Mais même dans quelques semaines ou quelques mois, remanier pour remanier n'aurait pas de sens. C'est une stabilité politique que doit chercher le président. Et si cela passait par un "pacte de gouvernement" avec LR ? Emmanuel Macron intégrerait alors des personnalités du parti d'Eric Ciotti à l'exécutif, si tant est que la main tendue soit saisie. Une manière d'inscrire la fin de son quinquennat dans une forme de solidité institutionnelle, à droite, avec la constitution d'une majorité de fait à l'Assemblée nationale.