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Iran : après l’annonce de l’abolition de la police des mœurs, des doutes et des débats

Les déclarations du procureur général sur une supposée abolition de la brigade interrogent, car les arrestations liées au port du voile se poursuivent. De nouveaux appels à manifester ont été lancés pour cette semaine.

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Recul ou tactique pour faire baisser la pression ? Depuis le 3 décembre, la publication des déclarations du procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri, sur une supposée abolition de la police des mœurs, suscite débats et questions. Interrogé deux jours plus tôt sur l’ « inactivité de la police des mœurs », le procureur général avait répondu : « Cette police n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire et ses activités ont été arrêtées par l’organisme qui l’avait mise en place (…) », sans plus de précisions. Avant d’ajouter : « Bien sûr, le pouvoir judiciaire continue de surveiller les comportements [de citoyens] dans la société. »

Ces dernières semaines, alors que l’Iran est traversé par un soulèvement sans précédent à l’échelle nationale, de plus en plus de femmes sortent sans voile dans les rues de grandes villes du pays. Il semble que les activités de la police des mœurs, chargée de veiller au respect des codes vestimentaires, aient fortement diminué. La République islamique pourrait avoir fait le choix d’utiliser toutes ses forces pour réprimer la contestation. Selon les organisations de défense des droits humains, au moins 450 civils ont été tués et 18 000 personnes arrêtées au cours de ces manifestations organisées après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, à l’issue de sa garde à vue à Téhéran pour un voile jugé « mal porté » par la police des mœurs. Depuis, hommes et femmes descendent dans la rue, avec le slogan phare : « Femme, vie, liberté. »

Dans ce contexte, aucune organisation, aucun responsable officiel n’a confirmé les propos du procureur général et la suppression des activités de la police des mœurs. Le 4 décembre, la chaîne de l’Etat iranien en arabe, Al-Alam, a rejeté l’interprétation faite par certains des déclarations du procureur général. « Des médias étrangers ont essayé de qualifier les mots du procureur général comme un quelconque recul de la République islamique sur la question du hijab à la suite de récentes émeutes. Or aucun officiel de la République islamique d’Iran n’a confirmé la suspension de la police des mœurs », peut-on lire sur le site d’Al-Alam.

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« Déclarations ambiguës »

Sur place, les déclarations du procureur général ne convainquent guère les Iraniens quant à la disparition de cette brigade. Certains avocats vivant dans le pays, à l’instar d’Ali Mojtahedzadeh, ont qualifié les propos du procureur général de « non transparents » et « ambigus ». « Pourquoi il ne dit pas quelle organisation est à l’origine de cette police ? Quels sont les détails de l’ordre de l’abolition de la police des mœurs ? Quel est le sens de cette abolition alors que des décisions illégales comme le licenciement [à Qom, fin novembre] du directeur d’une banque pour avoir reçu une cliente mal voilée existent toujours ? », a-t-il écrit sur Twitter. Un autre avocat, Mohsen Borhani, voit dans les déclarations du procureur l’attitude des dirigeants iraniens qui, par leurs politiques, « créent des crises » et qui, ensuite, « fuient toute responsabilité ». Selon lui, « personne ne prend la responsabilité de la police des mœurs », écrit-il sur Twitter.

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