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Israël : la centrale syndicale appelle à une grève générale «immédiate»

«Une grève générale» et immédiate a été annoncée par la plus grande centrale syndicale israélienne. Elle exige l’arrêt du projet de réforme de la justice en cours d’examen au Parlement et qui divise profondément le pays. Arnon Bar David, le patron syndical de la Histadrout a déclaré : «dès la fin de cette conférence de presse, l’Etat d’Israël s’arrête […] Nous avons pour mission d’arrêter le processus de législation et nous allons le faire». Cette annonce a été suivie par celle l’Association médicale israélienne, décrétant elle aussi une grève générale qui touchera les hôpitaux et services médicaux publics.

Plus tôt dans la matinée, le président israélien Isaac Herzog a appelé le gouvernement à arrêter «immédiatement» le travail législatif sur le projet de réforme judiciaire qui divise le pays, après une nuit marquée par des heurts entre manifestants et policiers à Tel-Aviv. «Nous avons été témoins la nuit dernière de scènes très difficiles», déclare M. Herzog dans un communiqué publié par ses services. «La nation entière est en proie à une profonde inquiétude. Notre sécurité, notre économie et notre société sont toutes menacées», ajoute le Président, qui en appelle solennellement «au Premier ministre, aux membres du gouvernement et à ceux de la majorité».

ראינו הלילה מחזות קשים מאד.

אני פונה לראש הממשלה, חברי הממשלה וחברות וחברי הקואליציה: התחושות קשות וכואבות. דאגה עמוקה אופפת את כל העם. הבטחון, הכלכלה, החברה - כולם מאויימים. עיני כל העם בישראל נשואות אליכם. עיני כל העם היהודי נשואות אליכם. עיני כל העולם נשואות אליכם.

— יצחק הרצוג Isaac Herzog (@Isaac_Herzog) March 27, 2023

«Tout le peuple d’Israël vous regarde. Tout le peuple juif vous regarde. Le monde entier vous regarde», ajoute M. Herzog, dont les appels répétés à trouver une solution de compromis sur la réforme ont été jusqu’ici sans effet et n’ont pas empêché le pays de glisser peu à peu dans la crise. «Au nom de l’unité du peuple d’Israël […] je vous appelle à stopper immédiatement» le processus législatif, a encore ajouté Isaac Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire. Jusqu’ici ses appels à trouver un compromis ont été sans effet.

Dimanche soir, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à Tel-Aviv après que le Premier ministre Benjamin Nétanyahou a limogé son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui avait plaidé publiquement la veille pour une pause dans la réforme, en exprimant des craintes pour la sécurité d’Israël. «J’appelle le Premier ministre à annuler le limogeage de Yoav Gallant. L’Etat d’Israël ne peut pas en ce moment, face aux menaces sur tous les fronts, s’autoriser un changement de ministre de la Défense», a déclaré de son côté lundi le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid, dans une conférence de presse.

Le projet de réforme proposée par le gouvernement de Nétanyahou, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, vise à accroître le pouvoir des élus aux dépens de celui des juges. Contesté dans la rue depuis bientôt trois mois, il est à l’origine d’un des plus grands mouvements de mobilisation populaire de l’histoire d’Israël. Les détracteurs de la réforme estiment qu’elle risque de mettre en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël.

Dans un discours retransmis à la télévision jeudi soir, Benyamin Nétanyahou, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, s’était engagé à «mettre fin à la division au sein du peuple», tout en soulignant sa détermination à faire avancer la réforme. Mais dès le lendemain, il a été rappelé à l’ordre par la justice qui a jugé «illégale» son intervention publique, compte tenu de ses procès en cours pour corruption. Dimanche la Cour suprême lui a donné une semaine pour répondre à la pétition d’une ONG demandant qu’il soit sanctionné pour «outrage au tribunal» après ce discours.

Selon les médias israéliens, le Nétanyahou devrait s’exprimer publiquement dans la journée, et pourrait accepter une pause dans la réforme, conformément à cet appel.