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«J’ai ri et j’ai pleuré jusqu’au tout dernier jour»: rescapée de l’attentat de Bruxelles, Shanti a été euthanasiée à 23 ans pour souffrance psychologique insupportable

«J’ai ri et j’ai pleuré jusqu’au tout dernier jour»: rescapée de l’attentat de Bruxelles, Shanti a été euthanasiée à 23 ans pour souffrance psychologique insupportable
Après plusieurs demandes d’euthanasie refusées, Shanti De Corte (à gauche), une jeune femme belge de 23 ans, a fini par « partir en paix ».

Capture d’écran BFMTV

publié le 7 octobre 2022 à 11h10, modifié à11h13.

La RTBF a révélé cette semaine l’histoire de Shanti De Corte, une Belge qui a survécu à l’explosion d’une bombe à l’aéroport de Bruxelles. Après plusieurs tentatives de suicide, la jeune femme souffrant de séquelles psychiatriques a été euthanasiée en mai dernier.

C’était son choix. Après plusieurs demandes d’euthanasie refusées, Shanti De Corte, une jeune femme belge de 23 ans, a fini par « partir en paix ». « J’ai ri et j’ai pleuré jusqu’au tout dernier jour, a-t-elle écrit sur sa page Facebook en guise d’épitaphe (le contenu a été supprimé jeudi). J’ai aimé et j’ai eu le droit de ressentir ce qu’était le véritable amour. […] Je vais maintenant partir en paix, sachez que vous me manquez déjà. » Victime de souffrances psychologiques intenses depuis de nombreuses années, Shanti a été euthanasiée avec l’aval du corps médical en mai dernier, entourée de sa famille, ont annoncé plusieurs médias belges jeudi dont la RTBF.

"J'ai ri et j'ai pleuré jusqu'au dernier jour (...) Je vais maintenant partir en paix, sachez que vous me manquez déjà." Ce sont les derniers mots, laissés sur Facebook, par Shanti De Corte, 23 ans, euthanasiée le 7 mai 2022 en #Belgique. pic.twitter.com/huKEY6qr4G

— Antoine d'Abbundo (@antoinedabbundo) October 6, 2022

La vie de Shanti a été brisée en quelques secondes, le 22 mars 2016, alors que l’adolescente était en partance pour Rome, où elle devait effectuer un voyage de fin d’études. Dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles, elle se trouvait à quelques mètres des terroristes lorsque ceux-ci ont déclenché leur charge explosive. Dix-huit personnes ont trouvé la mort dans l’attentat, et 92 ont été blessées. Elle n’en faisait pas partie : elle est sortie indemne de l’attaque - du moins en apparence. En réalité, le choc traumatique qu’elle a subi de plein fouet va la marquer définitivement. Souffrant déjà de sérieux troubles psychiques, elle ne parviendra jamais à s’en sortir après le drame.

Onze antidépresseurs par jour

Hospitalisée en structure psychiatrique, elle prenait jusqu’à onze antidépresseurs par jour. Lors de son hospitalisation, en 2018, elle est également victime d’une agression sexuelle par un autre patient. En raison de souffrances de plus en plus fortes, plusieurs médecins accèdent à sa demande de suicide assisté. Interrogée par la RTBF, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie justifie sa décision d’accéder à la requête de la jeune femme : « Elle était dans une souffrance psychique telle que sa demande a été logiquement acceptée », peut-on lire.

L’euthanasie légale en Belgique depuis 2002. En Belgique, l’euthanasie est autorisée depuis le 28 mai 2002 si elle est « volontaire, réfléchie, répétée » et « sans pression extérieure ». Selon la législation, au cours de cette procédure qui peut être réalisée en milieu hospitalier ou à domicile, c’est un médecin qui administre une dose létale au patient. En 2021, le pays a comptabilisé 2.700 euthanasies, soit 2,4 % du nombre total de décès. Il s’agissait en majorité de personnes âgées de 60 à 89 ans, précise BFMTV. Dans 84 % des cas le décès était attendu à « brève échéance ».