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Jamais le monde n'a autant investi dans la transition énergétique qu'en 2022

Le monde n'a jamais autant investi dans la transition énergétique qu'en 2022. Selon un rapport de BloombergNEF, publié le 27 janvier, « les investissements dans la transition énergétique sont sur le point de dépasser pour la première fois les investissements dans les énergies fossiles », d'un montant similaire estimé à 1.100 milliards de dollars en 2022.

Le devis de la transition énergétique du transport aérien s'alourdit : 10.000 milliards de dollars d'ici à 2050

Ce rattrapage inédit a été permis malgré « la hausse des dépenses » pour les énergies fossiles en 2022 marquée par des craintes pour la sécurité énergétique qui a poussé de nombreux pays à développer les projets d'énergies fossiles pour compenser le tarissement progressif du gaz de Moscou.

Les transports électrifiés ont eu la croissance la plus rapide

Le rapport comptabilise les investissements réalisés dans un large spectre de la transition bas carbone : il prend en compte non seulement les énergies renouvelables mais aussi le stockage et les infrastructures de recharge électrique, la production d'hydrogène et d'électricité nucléaire, les projets de capture et de stockage de carbone, ainsi que les pompes à chaleur et les véhicules à zéro émission.

« Alors que les énergies renouvelables sont restées le secteur le plus important avec 495 milliards de dollars (+17% en glissement annuel), les transports électrifiés connaissent une croissance beaucoup plus rapide, atteignant 466 milliards de dollars (+54 %) », souligne le document.

Des investissements encore insuffisants pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Les investissements de transition devront toutefois en moyenne atteindre « plus de trois fois ce niveau, pour le reste de cette décennie » pour être en voie d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

BloombergNEF calcule qu'il faudra dépenser 4.550 milliards de dollars par an dans la transition énergétique et les investissements dans les réseaux d'ici 2030. Mais il en faudra encore bien plus, 7.870 milliards de dollars chaque année, dans la décennie 2040, presque six fois plus qu'en 2022.

La Chine « premier contributeur »

La Chine est « le premier contributeur », représentant quasi la moitié des investissements mondiaux dans la transition énergétique (546 milliards de dollars), loin devant le deuxième plus gros investisseur, les États-Unis, qui ont financé à hauteur de 141 milliards de dollars.

Le troisième plus gros pourvoyeur de fonds, et le premier en Europe, l'Allemagne a déboursé 55 milliards de dollars, suivi de la France (29 milliards de dollars), qui prend une place au classement au Royaume-Uni (28 milliards).

La France doit monter en puissance

La France devrait continuer à monter en puissance. Pour réussir la transition énergétique, « 60 à 70 milliards d'euros supplémentaires par an » sont nécessaires, a chiffré le ministre de l'Économie Bruno Le Maire dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

Il a appelé les collectivités et les acteurs privés à participer à l'effort financier, estimant que « l'État peut en porter une partie mais pas la totalité » et qu'il devait jouer le rôle de « levier de l'investissement privé ». « C'est tout l'objet du projet de loi que je présenterai en mai », a indiqué le ministre.

Début janvier, lors de ses vœux aux acteurs économiques, le locataire de Bercy avait indiqué vouloir faire de la France « la première nation » industrielle verte d'Europe, par le biais d'un futur projet de loi accélérant la création de nouveaux sites industriels et incitant à la décarbonation.

Samedi, Emmanuel Macron avait admis dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux que la France devait « doubler » son « taux d'effort » pour réduire ses émissions de carbone si elle voulait atteindre ses objectifs en 2030.

« Aujourd'hui, on n'y est pas. Et si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas », a-t-il affirmé, en traçant un calendrier - de février à juin - des échéances à respecter par secteur d'activité (transports, agriculture...), deux jours après avoir réuni un discret « conseil de planification écologique » à l'Élysée.

La question « difficile des énergies fossiles » devrait être abordée lors de la COP28, à Dubaï

La nomination de Sultan al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis (EAU), à la tête de la COP prévue fin novembre à Dubaï, a suscité de vives critiques parmi les militants écologistes. Il vient de réitérér la position de son pays qui estime que le pétrole brut est indispensable à l'économie mondiale et qu'il est nécessaire pour financer la transition énergétique.

« Nous devons limiter la hausse mondiale des températures à 1,5 degré sans ralentir la croissance économique », a-t-il affirmé lors de la cérémonie d'inauguration de l'Université Mohamed ben Zayed d'intelligence artificielle à Abou Dhabi.

Après des négociations difficiles, la COP27 de novembre en Égypte avait abouti à un texte très disputé sur l'aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique. Mais elle n'est pas parvenue à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l'objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d'une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

Simon Stiell, le secrétaire exécutif de l'ONU-Climat, a estimé toutefois que la tenue de la COP28 aux Émirats arabes unis sera l'occasion d'aborder les « questions difficiles » des énergies fossiles.

 (avec AFP)