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Japon: funérailles controversées de l’ex-Premier ministre assassiné

Japon: funérailles controversées de l’ex-Premier ministre assassiné
La cérémonie s’est ouverte avec la veuve de l’ancien dirigeant portant l’urne contenant les cendres de son mari.

Photo AFP

publié le 27 septembre 2022 à 20h30.

« Bienfaiteur » du Japon pour les uns, « fasciste » pour les autres : partisans et détracteurs de l’ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe ont étalé leurs divisions mardi à Tokyo en marge de ses funérailles nationales qui étaient censées être un moment d’union sacrée.

De nombreux dignitaires japonais et étrangers ont rendu hommage mardi à l’ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe lors de funérailles nationales qui ont divisé le pays, des milliers de citoyens venant se recueillir tandis que d’autres manifestaient contre l’événement.

La cérémonie s’est ouverte avec l’arrivée d’Akie Abe, veuve de l’ancien dirigeant, vêtue d’un kimono noir et portant l’urne contenant les cendres de son mari au Nippon Budokan, le lieu des funérailles, où elle a été accueillie par le Premier ministre en exercice Fumio Kishida.

Des hommages de ce type pour des responsables politiques sont rarissimes au Japon depuis l’après-guerre, le seul précédent remontant à 1967. Le coût estimé de la cérémonie - l’équivalent de 12 millions d’euros - a aussi irrité. Après les défaillances de la protection rapprochée d’Abe, le gouvernement n’a pas lésiné sur la sécurité : 20.000 policiers étaient déployés pour l’occasion selon les médias locaux.

60 % des Japonais opposés à ces funérailles nationales

Shinzo Abe était la figure politique japonaise la plus connue aussi bien dans son pays qu’à l’étranger, avec son activité diplomatique intense et sa politique de relance budgétaire et monétaire massive surnommée « Abenomics ». Mais Abe était aussi honni par beaucoup pour ses vues ultralibérales et nationalistes, sa volonté de réviser la Constitution pacifiste japonaise et ses liens avec de nombreux scandales politico-financiers.

Le mobile de son assassin présumé - les liens supposés d’Abe avec l’Église de l’Unification, surnommée « secte Moon », accusée d’exercer de fortes pressions financières sur ses membres - a encore un peu plus terni l’image de l’ex-Premier ministre selon ses détracteurs.

Selon les derniers sondages, environ 60 % des Japonais étaient opposés à ces funérailles nationales.