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"Je ne me suis pas contrôlé, c'était plus fort que moi" : à Montpellier, Mohamed Haouas évite la prison après avoir frappé sa femme

Le pilier international, jugé ce mardi 30 mai, avait été arrêté vendredi à Montpellier après avoir frappé sa compagne. Il lui reprochait d'avoir fumé en cachette. En récidive de violence, il écope d'un an de prison ferme qu'il purgera avec un bracelet électronique. Le parquet avait requis 18 mois de prison avec mandat de dépôt.

Mohamed Haouas est ressorti libre de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) hier soir. Mais le couperet d’une cassure nette de sa vie professionnelle - pilier international de rugby - et sentimentale - marié et père de deux enfants - n’est pas passé loin au terme de son procès à haut risque pour des violences conjugales particulièrement désagréables.

L’imposant rugbyman a quand même été condamné à un an de prison ferme, mais sans incarcération immédiate. Il purgera donc sa peine sous surveillance électronique, avec un bracelet, rendez-vous étant pris chez le juge d’application des peines le 26 juin. Une sanction  "proportionnée" aux faits a précisé le tribunal au moment de son délibéré.

"J'entends un homme dire qu'il a frappé par amour !"

Auparavant, la vice procureure avait tiré à boulet rouge sur le pilier et demandé la très lourde peine de 18 mois de prison, cumul d’un an pour s’en être pris à sa femme et 6 mois de révocation d’une ancienne condamnation pour des violences (en 2014, il avait bousculé un policier en s’échappant d’un cambriolage).

"Je ne vais pas faire un exemple et même si la victime n’a pas déposé plainte, ces faits sont intolérables, ce sont des violences conjugales et j’entends un homme nous dire que c’est par amour qu’il l’a frappée !" a déploré la représentante du parquet. Impassible dans le box, Haouas s’est maladroitement défendu.

"Si j'avais mis une grosse gifle..."

Vendredi, devant le centre commercial du polygone de Montpellier où travaillait depuis peu son épouse, il lui a fait un croche-patte, lui a asséné une gifle alors qu’elle était à terre, avant de la traîner jusqu’à sa voiture.

"Je lui ai mis une petite gifle, si j’avais mis une grosse gifle, ça laisse des marques, mais je n’ai pas tapé ensuite... Je regrette, je l’aime" a-t-il lancé. La raison de son courroux ?

Il n’aurait pas supporté qu’elle fume en cachette. Il a reconnu finalement une crise de jalousie violente et incontrolable teintée d’un machisme désarmant.

"J'ai un bon salaire, je préfère qu'elle ne travaille pas"

"J’ai un bon salaire, je préfère qu’elle ne travaille pas. Elle a le droit de fumer, mais si elle ment pour une cigarette... J’ai imaginé des choses, je me suis fait des films, des femmes mariées trompent leur mari... a-t-il expliqué. Avant de dire que même lui est "contre" les violences conjugales et de l’avouer : "Je ne me suis pas contrôlé, c’était plus fort que moi".

De quoi faire craindre une récidive pour le parquet, rappelant à propos, que Haouas, jugé le 12 mai dernier pour d’autres violences remontant à 2014, attend son délibéré le 30 juin... Mais c’est sans doute le poids du témoignage de la victime qui a sauvé Mohamed Haouas de la prison. Cette mère courage est venue dignement à la barre assurer et rassurer l’assistance : elle est une femme libre, ni soumise ni sous emprise et elle ne veut surtout pas que sa vie de famille qui dure depuis plus de dix ans vole en éclat.

"C'est la première fois qu'il porte la main sur moi"

"C’est la première fois qu’il porte la main sur moi, il n’a jamais eu de comportement violent a-t-elle dit. Je veux poursuivre la vie avec mon mari".

Alors Me Medico pour la partie civile et Me Gallix, en défense, ont plaidé dans ce même sens de l’apaisement et d’une union à sauver. Rappelant pour le premier le contexte actuel : "Les causes sont plus profondes que la cigarette, le couple vous dit que la période est difficile, il y a le transfert à Clermont-Ferrand, le déménagement, le contrat de travail, le changement d’école des enfants... Quand les repères changent, c’est générateur de tensions".

Et le parcours chaotique de son client pour le second : "il a grandi dans un quartier difficile et le mariage a été un aboutissement, vous ne pouvez pas faire abstraction qu’il ne s’est rien passé pendant dix ans".