Jean-Luc Mélenchon ou une allergie à la démocratie libérale ?

poste. "Taïwan est un sujet tendu depuis la libération de la Chine. Mais pour la France et le général de Gaulle depuis 1965, il n'y a qu'une seule Chine. Elle siège au Conseil de sécurité. Taïwan est un autre constituant de la Chine dans son ensemble."  Août, il y avait aussi des accusations antisémites contre la France insoumise. Que nous apprennent ces événements sur le logiciel politique de Jean-Luc Mélenchon ?

Arnaud Benedetti  : Il faut éviter de tomber dans le manichéisme inhérent. Concernant les propos de Jean-Luc Mélenchon sur Taïwan, il n'a rappelé que la position française depuis le général de Gaulle sur le fond. A noter également que très peu de pays (moins de 20) reconnaissent Taïwan sur la scène internationale. Par ailleurs, il est légitime de s'interroger sur la pertinence de la visite de M. Pelosi à Taipei dans le contexte actuel.La vraie question est donc, pourquoi la déclaration du leader de LFI a-t-elle soulevé cette polémique ? Trois facteurs me semblent à l'origine de cette tourmente médiatique politique. Le premier est l'approbation explicite via Twitter, une sorte de baiser de la mort, de l'ambassade de Chine à Paris à la déclaration d'un ancien candidat à la présidentielle. 1 ; le second concerne l'écosystème actuel et est bien entretenu par les cadres de LFI. En particulier, depuis sa montée en sièges parlementaires, ce dernier a clairement opté pour une stratégie de tension et de sursaturation médiatique qui pourrait à terme diaboliser toute représentation. Ce qu'ils peuvent proposer, y compris si ceux-ci viennent reproduire la position officielle, comme c'est le cas dans ce billet de Jean-Luc Mélenchon - que le Quai d'Orsay ne parle plus de la position française à moins que vous ne disiez Et enfin, troisièmement, toute l'ambiguïté que les rebelles et leurs chefs peuvent entretenir non seulement sur un certain nombre de dossiers internationaux, mais sur des dossiers plus internes comme la lutte contre le séparatisme islamiste ou le respect de la laïcité ne peut être dissociée de 

La politique est avant tout collective. Vous devez vous rappeler que Si on ne l'aborde qu'à travers le prisme des droits individuels, on exclut du champ tout ce qui constitue son essence, sa substance anthropologique et historique. Qu'est-ce que la politique sinon la capacité des communautés à penser et à agir collectivement ? De plus, la question des droits individuels peut être complètement subvertie, y compris le « logiciel » mélanconiste. Permettez-moi de vous donner un exemple tiré du sujet direct de la querelle sur l'expulsion de l'Imam Ikiusen. Les insoumis, par la voix de l'un des leurs, le jeune député David Guillou, ont salué la décision du Tribunal administratif. Cette mesure allait à l'encontre du droit de ces derniers à avoir une vie de famille... Lorsqu'il s'agissait de faire correspondre leurs préjugés idéologiques avec les clients électoraux, le LFI était contraint d'utiliser les ressources de l'État de droit et les protections individuelles qu'il offrait. sur leurs fiduciaires. Il faut donc être prudent dans l'interprétation binaire de l'analyse des rapports de force politiques. Ceci est aussi souvent motivé par des circonstances qui déstabilisent nos propres cadres d'interprétation. Et lorsque les démocraties libérales font face à des problèmes de santé et suspendent nombre de nos libertés fondamentales, elles prennent le pas sur le collectif sur l'individuel. Ce qui caractérise le mérenconisme, c'est une vision pléthorique de l'histoire de France, celle qui trouve sa consécration dans des gestes révolutionnaires tendant à faire table rase du passé, et seulement au détriment de catégories qui ne le sont pas forcément. C'est le populisme qui pense aux gens. ouvrière (d'où le déni des questions d'immigration sur une dimension anxiogène) et, pourtant, un anticapitaliste viscéral qui n'hésite pas à recourir à l'une de ses expressions culturelles : le « wokisme ». La réalité du mérenconisme réside dans un agitprop permanent qui utilise la crise sémantique de la démocratie libérale pour mieux saper l'ordre institutionnel démocratique libéral. Ces gens ont oublié la forge historique et presque sans prescription qui lie l'ordre démocratique et l'ordre étatique. Alors que la mondialisation veut dépasser les nations, elles ont abusé de la démocratie au sein d'un même mouvement. Le merenconisme est un gauchisme électoralement efficace, sinon gagnant. C'est ce syndrome d'incompréhension dramatique en France sur le rôle que les soi-disant libéraux se sont imposés dans la défense de la démocratie libérale.

Comment un opposant à la démocratie libérale a prétendu innover la gauche social-démocrate.

Melenchon Il a alimenté la faillite des dirigeants qui prônaient la doctrine. C'est encore trompeur considérer ce dernier comme libéral. Ils ne le sont vraiment plus. Parce qu'ils appartiennent au techno-légalisme de la comptabilité et de la gestion, avec le libéralisme comme philosophie politique. Jean-Luc Mélenchon s'est livré à la gauche. Car la gauche a été le premier naufrage de cet abandon à la mondialisation. En substituant les clients immigrés aux ouvriers et à la classe ouvrière qui constituaient leur base sociologique, les Caciques du PS ont manipulé un tournant que Jean-Luc Mélenchon ne fait que souligner et poursuivre. Cette fois, c'est une convention nationale. Le terranovisme était en France un jeu pour clouer le cercueil de la social-démocratie. Mélenchon peut se targuer d'être illibéral. Car il comprend que ceux qui devraient être les défenseurs du libéralisme ne le défendent plus vraiment, même s'ils prétendent en être les héritiers. Il est ainsi englouti dans un royaume obscurci par la gauche, qui a abandonné l'un de ses concepts historiques, la patrie, et satisfait la droite libérale, qui n'est plus libérale, et myope par son matérialisme. La politique oublie complètement qu'elle ne peut se justifier dans la durée qu'en se conformant à ces structures profondes du peuple que constituent l'imaginaire. La France n'est pas dans son essence ordo-libérale, et Jean-Luc Mélenchon rajeunit l'imaginaire de gauche, et malgré l'incapacité des insoumis à intégrer la question identitaire, le récit historique de cette dernière et reconnecte partiellement. 

Jean-Luc Mélenchon parle souvent de « people », de personnes imaginaires. Dans quelle mesure cherche-t-il malgré lui les intérêts du peuple ? A quoi est-il politiquement prêt ?

Il est postmoderne et donc un tribun obscur. Il n'attache pas d'importance aux romans nationaux qu'il semble détester ou sembler réduits à des récits historiques fantasques et déformés. En même temps, il a une connaissance approfondie de la géologie de l'histoire, et il ne néglige pas le pouvoir terrestre et la permanence des gens, mais il est super-progressiste, et les êtres humains sont ce qu'ils inventent avec eux-mêmes, et les limites sont Je crois sincèrement que non. D'où sa haine de la tradition, son rejet du conservatisme, son ralliement au wokisme motivé par des considérations électorales, son trotskysme social qui a fait embrasser de nombreuses causes associatives.Attrayant, le paradoxe est que son peuple s'y ajoute des parts de marché, surtout la minorité active. Tout se passe comme si ce subversif du capitalisme utilisait pourtant une forme de marketing pour avancer. Sans doute, ce prétendu radicalisme, pensant lui appartenir dans l'histoire de la domination du pays, l'a fait Il faut le penser comme un produit de Insatisfaction de la place qu'il a ratée. Nul doute que le leader de LFI a le sentiment d'être un génie énervé, et comme il fluctue avec ses propres affaires, ses adversaires, et en vient même à agacer ses alliés politiques.