Au moment de la visite surprise du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, au Kenya, le quotidien italien La Repubblica s’intéresse au cas de Jean-Yves Ollivier. “Cet homme de l’ombre controversé se trouve derrière la mission de paix qu’une poignée de pays d’Afrique entendent lancer en Russie et en Ukraine.”
Le Français de 78 ans, homme d’affaires, se consacre désormais à la Fondation Brazzaville, son ONG, qui “coordonne les efforts diplomatiques annoncés par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa”, pour œuvrer à l’ouverture d’un dialogue entre Moscou et Kiev. Le Sénégal, la Zambie, le Congo, l’Ouganda et l’Égypte font aussi partie de cette initiative annoncée en mai.
“La prudence est de mise”
“La mission qu’Ollivier veut organiser dans les deux capitales ennemies baigne dans l’incertitude, et rares sont ceux qui parient sur son succès”, commente La Repubblica, qui précise également que l’homme n’a reçu aucun mandat ni assentiment de la part de l’Élysée pour la tâche qu’il s’est lui-même confiée. “Les temps sont loin où cette éminence grise, emblème de la Françafrique, se vantait de son amitié avec le président Jacques Chirac.”
Désormais, Jean-Yves Ollivier gravite davantage dans les cercles de pouvoir africains, au Congo notamment. Ancien consultant pour la société russe Rosatom, il s’est récemment rendu en Ukraine et en Russie, pour lancer des discussions entre les deux pays.
“Au vu des liens qu’entretient le dirigeant sud-africain avec Moscou et de l’influence de la Russie sur le continent africain, qui préoccupe Kiev, la prudence est de mise”, insiste La Repubblica. Officiellement “neutre” concernant la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud a accueilli chaleureusement Sergueï Lavrov en janvier et qualifie la Russie de “pays ami”.
