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Jesse Armstrong, créateur de « Succession » : « L’idée était de faire se rencontrer un monde glamour et une esthétique dépouillée »

Alors que le dernier épisode de l’ultime saison de la série a été mis en ligne sur Prime Video, son créateur analyse, dans un entretien au « Monde », les raisons qui lui ont permis de rencontrer un grand succès public et critique.

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Au lendemain de la mise en ligne, pour le public français, de l’épisode conclusif de Succession (une douzaine d’heures après la diffusion américaine), Jesse Armstrong, créateur britannique de la série diffusée sur Prime Video, décortique, de son bureau londonien, malgré une connexion Internet flageolante, son processus de création et analyse les raisons du succès critique et public de la saga des enfants Roy. Attention, cet entretien contient des spoilers de la saison 4.

Le « finale » de « Succession » a suscité énormément de commentaires dans la presse. La série occupe presque plus de place que la guerre en Ukraine dans le « New York Times ». A quoi cela tient-il, selon vous ?

Si vous y réfléchissez, c’est assez affreux… Mais après tout, les journaux ne sont pas une liste de faits qui se passent dans le monde, classés par ordre d’importance. Et nous savons qu’il n’est pas possible d’écrire tous les jours sur certains conflits et d’autres choses horribles qui se passent dans le monde. Cela dit, Succession est une satire des médias. Il y a des pressions médiatiques qui ne sont pas honorables, qui ont des conséquences – la famille médiatique dont la série fait le portrait est une certaine version de ça. D’un autre côté, j’ai de la sympathie pour les rédacteurs en chef qui font le choix d’engager leurs lecteurs sur certains sujets et de les encourager à lire. C’est une faiblesse humaine que je ne trouve pas totalement incompréhensible, même si elle a quelque chose de repoussant.

Cela dit-il quelque chose des lecteurs, et plus spécifiquement des lecteurs du « New York Times » aux Etats-Unis, du « Guardian » au Royaume-Uni ou encore du « Monde » en France ?

Je suis heureux que la série ait connu son petit moment de gloire culturelle, mais ce n’est pas à moi de dire pourquoi. Quelle que soit sa qualité – j’ai fait de mon mieux pour qu’elle soit bonne, et je pense qu’elle l’est –, le fait que la série se déroule dans le monde des médias implique que les gens qui écrivent dessus s’intéressent aux questions d’indépendance des médias, de liberté éditoriale et d’emploi dans le journalisme et les médias en général. Je crois que c’est ce qui fait que nous captons un peu plus l’attention que les autres. De la même façon, une série médicale captera probablement un peu plus l’attention des médecins.

Si vous repensez au tout début de la série, comment diriez-vous qu’elle a évolué ?

L’intention de la série est d’être spécifique dans ce qu’elle montre de la psychologie humaine et des dynamiques familiales, mais d’une façon qui permettrait aussi d’expliquer la culture politique et médiatique anglo-américaine d’aujourd’hui. De ce point de vue, nous sommes restés fidèles à ce que nous voulions montrer. Quand j’ai « pitché » la série, j’ai évoqué un croisement entre Dallas et Festen [film danois de Thomas Vinterberg, 1998] à Hollywood, on fait souvent ça… L’idée était de faire se rencontrer un monde glamour et une esthétique dépouillée. Et je crois que cette idée infuse toute la série.

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