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JO de Paris 2024 : le tribunal de Bobigny en état d’alerte

Ca craquera de partout. Déjà débordé par la justice courante, le tribunal de Bobigny ne sera pas en mesure de faire face au surcroît de dossiers généré par les Jeux olympiques de Paris 2024, qui se tiendront en grande partie en Seine-Saint-Denis, ont averti les chefs de la juridiction.

Dans une note d’alerte interne adressée mercredi à la cour d’appel de Paris et publiée sur Twitter par l’Union syndicale des magistrats (USM), le président du tribunal judiciaire Peimane Ghaleh-Marzban et le procureur Eric Mathais font part de leur vive inquiétude quant à leur capacité à appliquer la justice à l’occasion de ce rassemblement mondial.

[Actu] 🙏🏻🙏🏻🙏🏻 aux chefs de juridiction de Bobigny de dire clairement que la justice va sombrer 🏴‍☠️sous le poids du quotidien (réformes sans moyens, sous investissement) ou d’événements exceptionnels comme les JO … maintenant ? On continue à toute vapeur ? 🛳️ pic.twitter.com/VTtvESKYOR

— Union syndicale des magistrats USM (@USM_magistrats) December 7, 2022

«Le tribunal de Bobigny n’a pas les moyens de ses ambitions et des charges singulières qui sont les siennes dans la perspective des Jeux olympiques», s’alarment les deux magistrats dans cette lettre, dont l’authenticité a été vérifiée.

Une juridiction saturée

Malgré un léger renforcement ces dernières années des effectifs du tribunal, emblème d’un système judiciaire débordé et manquant de moyens, Bobigny reste une juridiction saturée aux problématiques multiples. «Cette situation nous inquiète au plus haut point dans la perspective des Jeux olympiques, événement majeur en termes de sécurité publique et de réponses pénales attendues», indiquent Eric Mathais et Peimane Ghaleh-Marzban.

En plus de la justice du quotidien, traitée de façon dégradée, ce tribunal parmi les plus importants de France doit venir à bout d’une montagne de 500 dossiers en attente de jugement, dont certains patientent depuis des années. Dans ce contexte, Bobigny «n’est plus en mesure d’absorber un accroissement de la justice pénale d’urgence», déclarent-ils en témoignant d’ «un état de désespérance collectif» au sein des équipes du siège et du parquet.

Sur Twitter, l’USM a remercié les «chefs de juridiction de Bobigny de dire clairement que la justice va sombrer sous le poids du quotidien (réformes sans moyens, sous-investissement) ou d’événements exceptionnels comme les JO».