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Joe Biden obligé de demander au Congrès d'empêcher une grève géante dans le fret ferroviaire

Alors qu'il s'apprête à accueillir Emmanuel Macron pour une visite du chef de l'Etat français de trois jours, Joe Biden est confronté à une menace de grève qui pourrait impacter fortement l'économie américaine, qui fait déjà du surplace. Le président américain n'a pas su trouver en effet les solutions pour éviter le scénario dont il ne voulait surtout pas. Pour tuer dans l'œuf une grève du fret ferroviaire, il sollicite une loi du Congrès qui détient, depuis 1926, des prérogatives pour faire adopter de force un accord entre les compagnies et les syndicats. Plusieurs des 12 organisations concernées ne veulent pas de cet accord qui a longtemps buté en particulier sur la question des arrêts maladie.

Aux Etats-Unis, Joe Biden tente d'éviter une grève du fret ferroviaire, à deux mois des Midterms

Si le dirigeant se dit « fièrement partisan des syndicats » et assure être « réticent » à utiliser un passage en force législatif, il estime qu'une grève du fret ferroviaire « causerait du tort à des millions de personnes et de familles de la classe populaire » et ravagerait « l'économie ».

 7.000 trains de fret pourraient être à l'arrêt

Faute d'application d'ici le 9 décembre, voire le 5 décembre selon les calendriers des diverses parties prenantes, la première économie mondiale pourrait connaître une grève susceptible de mettre à l'arrêt près de 7.000 trains de fret, et de lui coûter plus de 2 milliards de dollars par jour, selon l'Association américaine des chemins de fer. La menace est réelle : si un seul syndicat venait à se mettre en grève, les autres suivraient le mouvement.

Un revers politique pour Joe Biden

En devant demander l'intervention du Congrès, Joe Biden, personnellement impliqué dans ce dossier, subit un revers politique qui vient compromettre son élan retrouvé après les élections de mi-mandat, et alors qu'il envisage de se présenter à nouveau à la présidentielle de 2024. Le président américain - grand partisan du transport ferroviaire, lui qui voyageait en train entre Washington et sa famille restée dans le Delaware (nord-est) quand il était sénateur - ne perd jamais une occasion d'affirmer, en général, son soutien aux syndicats. Le risque d'un conflit social d'ampleur existe en réalité depuis des mois et la Maison Blanche avait déjà évité, de justesse, une grève en septembre.

 « Nous sommes réticents à l'idée de contourner le processus de ratification pour l'accord de principe, mais nous devons agir pour prévenir une grève du rail catastrophique à l'échelle du pays, qui mettrait notre économie à l'arrêt », a déclaré dans un communiqué la cheffe démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Joe Biden a également demandé au Congrès de ne pas apporter de modifications à l'accord préliminaire, qu'elles soient en faveur des employés ou des entreprises. « Malgré les bonnes intentions, tout changement pourrait entraîner des retards et une mise à l'arrêt incapacitante », a estimé le président, qui affirme que l'accord a été conclu « de bonne foi » par les parties prenantes. Dans son communiqué, Nancy Pelosi annonce que l'accord sera voté à la Chambre et envoyé au Sénat sans changement.

 (Avec AFP)

Aux Etats-Unis, le fret ferroviaire pèse lourd.

28% des marchandises sont transportées par rail, selon une statistique officielle datant de 2019 et un mouvement social d'ampleur affecterait une multitude de secteurs, jusqu'à l'approvisionnement en eau potable, puisque les produits chimiques utilisés pour le traitement des eaux usées, entre autres, sont majoritairement acheminés par train. Une grève entraînerait aussi des répercussions sur le transport de passagers, parce que certains trains de passagers empruntent des voies appartenant aux compagnies de fret. Le pays ne peut pas se permettre, à un moment où l'inflation flambe déjà aux Etats-Unis, et avant les fêtes de fin d'année, des problèmes majeurs d'approvisionnement.