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Jolente De Keersmaeker et Damiaan De Schrijver : « Molière fait rire avec ce qui fait mal »

Les acteurs et metteurs en scène belges du tg STAN présentent « Poquelin II » au Théâtre de la Bastille, à Paris, jusqu’au 19 décembre. Ils l’évoquent dans un entretien au « Monde ».

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Il court, il court, ce bon vieux Molière. Il est passé par ici, en ce début 2022, où l’on a célébré le 400e anniversaire de sa naissance. Il repasse par là, en cette fin d’année, et c’est un autre Molière : celui des iconoclastes belges du tg STAN, qui n’ont pas leur pareil pour décaper les textes classiques des couches de clichés qui se sont accumulées sur eux.

Poquelin II n’échappe pas à la règle, qui mêle Le Bourgeois gentilhomme et L’Avare en une seule soirée de folie théâtrale. Jolente De Keersmaeker et Damiaan De Schrijver, piliers du groupe depuis ses débuts, parlent de « leur » Molière.

Comment avez-vous découvert Molière ? En Belgique flamande, est-il étudié à l’école ?

Jolente De Keersmaeker : Pas du tout. Molière ne fait pas partie du cursus scolaire en Flandre. On ne l’a abordé que quand on est arrivés au Conservatoire d’Anvers [à la fin des années 1980], où il était enseigné dans le cadre de l’histoire de la littérature théâtrale, comme l’un des grands jalons, avec les Grecs et Shakespeare. Mais c’était purement théorique, on ne le jouait pas.

Damiaan De Schrijver : Chez nous, la tradition théâtrale n’a, en général, rien à voir avec ce qu’elle est en France ou en Angleterre. La Belgique est un petit pays, la Flandre c’est encore plus petit, et on n’a quasiment aucun substrat théâtral. Alors on doit se tourner vers les auteurs étrangers, et les traduire. C’est à double tranchant : on n’a pas cette épaisseur de l’héritage, mais on n’en a pas le poids non plus, et cela donne une grande liberté. On n’est pas tributaires de toute une histoire de l’interprétation, avec ses codes à respecter.

J. D. K. : On est un peu comme des pages blanches, on n’a pas tous ces regards à travers les siècles braqués sur nous…

Comment en êtes-vous venus, alors, à monter un premier spectacle « Poquelin », en 2004 ?

D. D. Sc. : On était au moment de la guerre en Irak, qui a commencé en 2003. Notre camarade Frank Vercruyssen avait créé deux spectacles très politiques, liés à cette actualité. On a eu le désir, dans un tel contexte, d’essayer de faire rire les gens, d’offrir une sorte de grand divertissement, qui aille même un peu dans le « trop », d’explorer la farce, y compris dans ce qu’elle a de plus trivial. On voulait vraiment faire rire avec la stupidité humaine. On a fait un assemblage entre une comédie, Le Malade imaginaire, et trois farces, Le Cocu imaginaire, Le Médecin malgré lui et celle que nous avons appelée Les Egotistes, empruntant aux Précieuses ridicules, aux Femmes savantes et à quelques passages de L’Avare.

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