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Julien Bayou : pas candidat au congrès d'EELV, qui pour le remplacer ?

Julien Bayou : pas candidat au congrès d'EELV, qui pour le remplacer ? Julien Bayou a fait comprendre ce 4 octobre 2022 qu'il ne sera pas candidat pour reprendre la tête d'EELV lors du congrès de décembre 2022. Qui est susceptible d'être élu et de redéfinir la politique du parti ?

Julien Bayou a renoncé à la direction du parti Europe-Ecologie-les Verts : le député ne va pas tenter de récupérer le rôle de secrétaire national du parti. "C'est bien qu'il y ait une relève à la tête d'EELV", a-t-il déclaré dans un entretien accordé au Monde le mardi 4 octobre, confirmant ce qui était déjà acté. Reste que le député écologiste a quitté ses fonctions avec plusieurs mois d'avance sur le congrès prévu en décembre 2022 et lors duquel son successeur doit être élu. La faute aux accusations sur les éventuelles violences psychologiques que Julien Bayou aurait infligé à son ex-compagne, des faits que l'élu de la capitale nie en bloc. Après ce départ officialisé le 26 septembre, une direction collégiale formée des deux secrétaires nationaux adjoints, Léa Balage El Mariky et Jérémie Crépel, a été nommée le 27 septembre pour assurer l'intérim jusqu'à ce que la nouvelle tête pensante du parti soit connue. Julien Bayou aurait-il essayé de conserver le secrétariat national d'EELV s'il n'avait pas été mêlé à une affaire de violence ? Nul ne le sait, mais désormais, ses chances sont nulles. Alors, qui pourrait prendre sa succession ?

Julien Bayou contraint de quitter la direction d'EELV ? 

Julien Bayou assure qu'il n'a pas été contraint mais a choisi de quitter la direction d'EELV. Il ajoute que cette décision était nécessaire "pour parler librement sans engager le collectif que je respecte". S'il a été pris librement, le choix du parlementaire a dû être soutenu par les autres cadres du parti secoué par le séisme de l'affaire Bayou. Les élus écolos ont préféré rester silencieux à ce sujet, à l'exception de Sandrine Rousseau, à l'origine des accusations, et de Yannick Jadot, candidat écologiste malheureux à la présidentielle qui avait appelé Julien Bayou à se mettre en retrait de la direction du parti "pour la sérénité de l'enquête" de la cellule interne.

Le maintien du député mis en cause pour des violences psychologiques à l'encontre de son ancienne compagne n'aurait pas envoyé un bon message aux électeurs, surtout quand le parti se revendique écologiste, certes, mais aussi féministe. D'autant que l'affaire a éclaté quelques heures après que la Nupes, dont EELV est une des forces composantes, a été frappée par un autre scandale, dans les rangs de LFI cette fois, pour des violences physiques avérées : l'affaire Quatennens. Alors que le flottement et les positions des cadres de LFI qui ont pris la défense du député mis en cause ont été mal reçus, l'on peut penser qu'EELV n'a pas voulu suivre le même schéma et a décidé de prendre les devants pour sauver l'image du parti. La décision de Julien Bayou serait-elle alors le choix d'un moindre mal pris à l'unisson ? Lui préfère en tout cas que l'on retienne son départ volontaire comme la preuve de son intégrité.

Qui remplacera Julien Bayou à la tête d'EELV après le congrès ?

S'il ne sera pas présent en tant que secrétaire national du parti, Julien Bayou participera au congrès d'EELV en décembre 2022. C'est là que la direction du parti sera refondue avec des nouveaux visages dont certains tentent déjà d'émerger. La conseillère municipale d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, Marine Tondelier a, semble-t-il, placé ses pions en publiant une tribune dans les colonnes du JDD fin août et dans laquelle elle appelle à la "refondation" du parti pour former une "majorité politique" et "être à la hauteur des enjeux". D'autres visages d'écologistes sont aussi très présents à l'instar de Sandrine Rousseau, à la visibilité médiatique importante et aux différents buzz, bons ou mauvais, le dernier étant celui sur les accusations lancées à l'encontre de Julien Bayou. La députée ne pouvant cumuler les mandats n'est pas candidate mais elle soutient sa protégée Mélissa Camara, conseillère municipale à Lille, pour réorienter la politique d'EELV.

La question de savoir qui prendra la direction d'EELV a son importante car c'est aussi la ligne politique du parti qui est en jeu. Au sein de la formation, les sons de cloche sont nombreux mais un seul prendra la tête du parti. "Le congrès peut être un moment de clarification", estime d'ailleurs Julien Bayou dans Le Monde : "Nous devons dire quelle écologie nous voulons. [...] Excommunier ou rassembler, dresser des murs ou jeter des ponts". Et le député d'ajouter : "Face au climat comme enjeu de sécurité nationale, on est vulnérable. Est-ce qu'on organise la métamorphose pour privilégier le bien-être et la dignité humaine ou est-ce qu'on joue la polarisation et le clivage ? Les écologistes sont face à un choix." Le ton est donné.