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Kidnappings, assassinats : l’Iran intensifie les opérations contre ses opposants à l’étranger

Enquête.

Ces deux dernières années, Téhéran a multiplié les opérations visant non seulement les dissidents iraniens installés à l’étranger, mais aussi des intellectuels ou des responsables politiques hostiles à la République islamique, affirme une enquête du “Washington Post”.

Lors de la Marche de solidarité pour l’Iran, à Washington DC, aux États-Unis, le 15 octobre 2022.
Lors de la Marche de solidarité pour l’Iran, à Washington DC, aux États-Unis, le 15 octobre 2022. PHOTO STEFANI REYNOLDS/AFP.

“Le gouvernement iranien a intensifié ses efforts”, plus particulièrement ces deux dernières années, “pour kidnapper et tuer des responsables gouvernementaux, des militants et des journalistes à travers le monde, notamment aux États-Unis”, révèle une longue enquête du Washington Post montrant l’ampleur des opérations préparées par Téhéran pour éliminer ses opposants.

Selon des documents gouvernementaux et une quinzaine de responsables interrogés à Washington, en Europe et au Moyen-Orient, “Téhéran a ciblé d’anciens importants responsables américains, des dissidents [iraniens] ayant fui leur pays pour les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, la Turquie et l’Europe, des médias critiques du régime [iranien], ainsi que des civils juifs ou ayant des liens avec Israël”.

Pour exécuter leurs opérations, explique The Washington Post, les services de renseignements et de sécurité iraniens “s’appuient en grande partie sur des mandataires” comme “des voleurs de bijoux, des trafiquants de drogue ou des criminels payés pour tuer”, à qui des centaines de milliers de dollars sont offertes.

Cibles choisies

Rien que l’année dernière, énumère le quotidien américain, ont été notamment déjouées, d’après les informations de services de sécurité, une tentative d’assassinat de l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton à Washington, une autre visant l’écrivain et philosophe français Bernard-Henri Lévy à Paris, ainsi qu’une tentative d’enlèvement de la journaliste irano-américaine Masih Alinejad à New York, tous les trois hostiles à Téhéran.

Des cibles qui répondent à des objectifs précis. Ainsi, l’opération contre John Bolton avait pour but de venger la mort de Qassem Soleimani, le chef de la brigade Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution, et figure de proue de l’influence de l’Iran au Moyen-Orient, tué le 3 janvier 2020 par une frappe américaine ordonnée par le président américain de l’époque, Donald Trump, dont Bolton était le conseiller.

Masih Alinejad, elle, a été ciblée dans le but d’“intimider les Iraniens exilés en montrant qu’ils ne sont en sécurité nulle part en dehors de l’Iran”. BHL, pour sa part, a été visé “en raison de sa notoriété internationale”.

Téhéran fait appel à ces “mandataires” après que des agents de l’appareil du renseignement iranien ont effectué un véritable travail de collecte d’informations sur “le mode de vie” de leurs cibles – leurs habitudes quotidiennes, leurs voyages…

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