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L’Afrique du Sud abandonne ses écoles

Ces dernières années, plusieurs écoles publiques de Soweto [township situé à 15 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg, dans la province du Gauteng] ont fermé leurs portes. Très rarement consultée au préalable, la population de ce township sud-africain a souvent pris l’initiative de donner une seconde vie aux bâtiments abandonnés.

Difficile de croire que ces écoles ont un jour été les joyaux de leur quartier lorsque certaines servent désormais de repaire aux toxicomanes la nuit et de lieu de rassemblement pour des événements religieux le jour.

Nombre de ces établissements tombent en ruine. Victimes des ravages du temps qui passe et du manque d’entretien, ils sont pour la plupart vandalisés ou inutilisables. “La fermeture des écoles s’explique par le faible nombre d’inscrits, qui était bien inférieur au taux moyen des autres établissements”, se défend Elijah Mhlanga, porte-parole du ministère de l’Éducation.

D’après le ministère de l’Éducation de la province du Gauteng [province située dans le nord du pays], les fermetures d’établissements scolaires sont imputables à trois raisons : la diminution du nombre d’élèves, les classes à plusieurs niveaux où l’enseignement et les apprentissages étaient compromis, ou la localisation des écoles sur des terres agricoles en milieu rural.

Locaux reconvertis

De nombreuses initiatives d’habitants ont donc vu le jour après la fermeture des établissements scolaires. Parmi elles, des créations d’entreprise, des services de garderie, des rassemblements religieux, des ateliers de jardinage ou encore des centres de désintoxication.

L’entreprise d’Ashley Matuneng, jeune tailleur installé dans les locaux de l’ancienne école primaire de Matubeng [à Soweto], en est un exemple. Si le Sowetien n’a pas souhaité répondre à nos questions lors de notre passage, il affirme néanmoins gérer ses activités dans l’établissement depuis quatre ans.

Toutes les écoles n’ont cependant pas eu le même destin. Celle de Tirisano – dont les élèves et le corps enseignant ont été réorientés vers l’école voisine de Sekwati après la fusion des deux établissements – a été pillée par des voyous avant d’être démolie, début 2019.

Procédure codifiée

Steve Mabona, porte-parole du ministère de l’Éducation du Gauteng, décrit la procédure de fermeture des écoles publiques : “D’une part, les écoles fermées par le passé ont été rendues au ministère du Développement des infrastructures du Gauteng, car tous les bâtiments sont sa propriété. D’autre part, notre politique stipule que, lorsque la direction d’une école décide de fermer son établissement, le [conseil d’administration de l’école] organise une réunion dont l’ordre du jour, le procès-verbal et les registres de présence doivent être conservés.”

“Tous les parents doivent parvenir à un consensus et une réunion de quartier, préalablement annoncée dans le journal local, doit être organisée afin de débattre des raisons de la fermeture ou de l’intention de fermeture de l’éco