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L'économie française fait du surplace au dernier trimestre (Banque de France)

L'économie française s'enfonce vers un hiver douloureux. Neuf mois après l'éclatement de la guerre en Ukraine, la crise énergétique frappe toujours la plupart des grandes puissances de la zone euro. Les possibles coupures d'électricité au mois de janvier assombrissent grandement les perspectives pour le début de l'année 2023. Et la situation n'est pas prête de s'arranger.

Même si les missions de maintenance sur le parc nucléaire tricolore avancent, les grands travaux de carénage doivent s'étaler sur plusieurs années rendant indisponible une grande partie des réacteurs. « Les opérations de maintenance dans les centrales nucléaires, du côté de l'offre, et la réduction de la consommation suivant les plans de sobriété, du côté de la demande, contribuent à la baisse de production », expliquent les économistes de la Banque de France dans leur dernière note.

Dans ce contexte troublé, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait faire du surplace (0,1%) au dernier trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre (0,2%), selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France dévoilée ce jeudi 8 décembre.

Sur l'ensemble de l'année, l'institution bancaire table toujours sur un chiffre de 2,6% mais il correspond en grande partie à l'acquis de 2021. L'année dernière, la croissance avait fortement rebondi (7%) après le plongeon abyssal de 2020 (-8%). Le gouvernement continue d'assurer que « l'économie française résiste » mais de plus en plus d'économistes estiment que les prévisions de croissance intégrées au budget 2023 (1%) sont de moins en moins crédibles. En effet, l'inflation est loin de redescendre même si quelques signes laissent présager un ralentissement.

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L'énergie plombe l'activité dans tous les secteurs

La crise de l'énergie affecte la plupart des secteurs de l'économie tricolore. La part des entreprises pénalisées est ainsi passée de 52% à 55% entre octobre et novembre. Dans l'industrie, ce taux atteint 70% en novembre contre 66% en octobre. De plus en plus de sites industriels ont annoncé une baisse de cadences ces derniers mois et d'autres devraient suivre dans les semaines à venir. D'après l'enquête menée par la banque centrale, l'industrie aéronautique et l'automobile sont en première ligne face à cette hausse de l'inflation énergétique. En effet, près de 40% des dirigeants interrogés dans ces secteurs déclarent subir un impact « significatif ».

Dernièrement plusieurs grands groupes dans l'agroalimentaire (William Saurin par exemple) ont décidé de réduire drastiquement la voilure. Dans le bâtiment, deux tiers des entreprises se disent concernées par la crise énergétique, en légère hausse par rapport à octobre (63%). Enfin, les services sont loin d'être épargnés par l'envolée des prix de l'énergie (47% en novembre contre 44% en octobre). Concernant leurs résultats, près d'une entreprise sur cinq (18%) estime que la crise énergétique aura un impact important sur leurs marges dans les trois prochains mois.

Les difficultés d'approvisionnement et de recrutement s'apaisent

Du côté des difficultés d'approvisionnement, la part des entreprises exprimant des difficultés est en net recul dans l'industrie et le bâtiment pour atteindre leur plus bas niveau depuis le printemps 2021. Cette embellie peut notamment s'expliquer par la levée des mesures de restriction sanitaires partout sur la planète, y compris en Chine où les autorités ont récemment annoncé la fin de la politique du zéro Covid.

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Sur le front des recrutements, les difficultés s'apaisent également dans la plupart des secteurs mais demeurent à un niveau bien plus élevé qu'au printemps 2021. Le rythme des créations d'emploi (+0,4%) demeure toujours supérieur à celui de l'activité (0,2%) au troisième trimestre selon de récents chiffres de l'Insee. Et le taux de chômage oscille toujours autour de 7,5% de la population active. En dépit de ces signes d'amélioration, les prochains mois risquent d'être particulièrement moroses sur le front économique.

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