France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

L'emploi bondit aux États-Unis en janvier, Joe Biden triomphe

« C'est la plus forte croissance de l'emploi de l'histoire », a déclaré triomphalement le Joe Biden depuis la Maison Blanche.

« Nous avons créé 12 millions d'emplois depuis que j'ai pris mes fonctions », « le taux de chômage le plus bas en 54 ans » et « le chômage des Afro-américains et des Hispaniques est au plus bas » : autant de signes, assure le président des États-Unis, que son programme économique « fonctionne ».

Le démocrate voit, dans le fait que « plus de personnes arrivent sur le marché, recherchent et obtiennent des emplois, un signe positif pour la santé de l'économie à l'avenir », alors que de nombreux économistes craignent une récession en 2023.

De fait, 517.000 emplois ont été créés au cours du premier mois de l'année selon des chiffres annoncés ce vendredi 3 février par le département du Travail. C'est près du double par rapport à décembre, qui en a compté 260.000, selon des données révisées à la hausse et également publiées ce vendredi. Or, les analystes ne s'attendaient pas à une telle dynamique : ils en anticipaient 187.000, selon le consensus de Briefing.com.

Quant aux taux de chômage, qui avait déjà retrouvé depuis plusieurs mois son niveau d'avant la pandémie, le plus bas en 50 ans, il recule encore un peu, à 3,4% (-0,1 point). Il était attendu en légère hausse, à 3,6%.

« La croissance de l'emploi a été généralisée, tirée par des gains dans les loisirs et l'hôtellerie, les services professionnels et commerciaux et les soins de santé. L'emploi a également augmenté au sein du gouvernement, reflétant en partie le retour des travailleurs après une grève », détaille le département du Travail dans son communiqué.

Etats-Unis : le chômage au plus bas depuis cinquante ans

Un marché de l'emploi encore solide...

Rien ne semble donc arrêter le marché de l'emploi, toujours solide malgré le ralentissement économique provoqué par la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) dans le but de juguler la forte inflation. Cette dernière a d'ailleurs baissé en janvier par rapport à décembre, atteignant +5% sur un an contre 5,5% le mois précédent, selon l'indice PCE.

Les chiffres des créations d'emplois dans le seul secteur privé, publiés mercredi, avaient montré un fort ralentissement, dû à des conditions météorologiques défavorables. Le pays a en effet été frappé par des inondations dévastatrices en Californie et de fortes chutes de neige dans le centre et l'est, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab. Reste que, « en dehors des conséquences météorologiques », le « marché du travail toujours solide», avait indiqué la cheffe économiste d'ADP, Nela Richardson.

Un signe, quand même, tend à montrer que la situation évolue : la hausse des salaires est désormais moins forte. Depuis près de deux ans, la balle était dans le camp des employés, tant le pays manquait de main-d'œuvre. Les entreprises ne parvenaient pas à trouver suffisamment de travailleurs, et, pour attirer les candidats et retenir leur personnel, ont dû proposer des salaires plus élevés, le tout en plein épisode de flambée de l'inflation. Un phénomène baptisée la "Grande Démission" qui a vu des millions de personnes quitter leur emploi pour profiter de conditions plus favorables dans une autre entreprise.

Etats-Unis : la Fed va poursuivre la hausse des taux malgré les risques sur la croissance

... mais peut-être plus pour longtemps

Échaudés par ces difficultés et alors que l'économie ralentit désormais, les employeurs hésitent à licencier ces salariés qu'ils ont eu tant de mal à recruter et qu'ils ont dû former.

Les entreprises du secteur de la tech cependant, qui avait recruté à tour de bras depuis le début de la pandémie, voit la situation se retourner et les annonces de licenciements se multiplient. Exemples à l'appui au sein de la maison mère de Google, Alphabet, Amazon, Meta ou encore Microsoft. Ailleurs, ce sont aussi FedEx, 3M, ou encore Goldman Sachs, qui se séparent d'une partie de leur personnel.

Malgré cela, « les licenciements dans l'ensemble (...) restent faibles, et (ceux) que nous constatons dans certains secteurs ne se sont pas encore traduits par une augmentation des nouvelles demandes d'assurance-chômage », avait relevé jeudi Nancy Vanden Houten, économiste pour Oxford Economics.

Les inscriptions au chômage, en effet, ont même reculé au cours de la dernière semaine de janvier, tombant à leur plus bas niveau depuis le mois d'avril, avait annoncé le département du Travail.

Mais ça n'est qu'une question de temps, estime Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics.

« La tendance (des licenciements) est à la hausse et les inscriptions suivront », estime-t-il.

Etats-Unis : un défaut de paiement provoquerait « une crise financière mondiale », avertit Janet Yellen

(avec AFP)