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L'entourage d'Emmanuel Macron visé par plusieurs enquêtes judiciaires

Les annonces de poursuites judiciaires se sont multipliées à l'encontre de personnalités proches du président, qu'elles soient encore en poste ou en retrait de la vie politique.

Les révélations se succèdent. Plusieurs membres de l'entourage politique d'Emmanuel Macron, dont des ministres en poste, font ou ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Le Figaro fait le point sur toutes les accusations en cours ou clôturées.

La nouvelle est tombée ce lundi 3 octobre. Le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, a été mis en examen pour «prises illégales d'intérêts»  dans l'enquête sur ses liens avec l'armateur italo-suisse MSC. Cette société de navigation a été fondée et est actuellement dirigée par les cousins de sa mère, la famille Aponte. Selon les informations du Figaro, le bras droit d'Emmanuel Macron en poste depuis 2017, a été confirmé dans ses fonctions malgré ce revirement.

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Cette mise en examen intervient à la suite d'une plainte déposée en janvier 2020 par l'association anticorruption Anticor, a indiqué le Parquet national financier (PNF) au Figaro. L'institution a ajouté qu'aucune mesure de contrôle judiciaire n'a été prise à l'encontre d'Alexis Kohler. Le PNF a en outre ouvert en juin 2021 une enquête sur des soupçons de «trafic d'influence» le visant ainsi que des responsables de Veolia et d'Engie, autour de la fusion Veolia-Suez.

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Une première pour un ministre en exercice

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a lui été renvoyé devant la Cour de justice de la République (CJR). Une première pour un ministre en exercice. Le garde des Sceaux est accusé d'avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats à qui il s'était opposé quand il était avocat. «Nous avons immédiatement formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt. Cet arrêt n'existe plus», ont annoncé Me Christophe Ingrain et Rémi Lorrain à la sortie de la CJR, à Paris.

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Éric Dupond-Moretti, dont les relations avec la magistrature sont notoirement difficiles, avait affirmé mardi 27 septembre avoir «la quasi-assurance» d'être renvoyé devant la CJR. «J'ai toujours dit que je tenais ma légitimité du président de la République et de la première ministre et d'eux seulement», avait-il ajouté. L'ancien ténor du barreau, ministre depuis l'été 2020, avait été mis en examen pour «prises illégales d'intérêts» en juillet 2021.

Toujours au sein du gouvernement, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, est également sur la sellette. Il fait l'objet d'une enquête, ouverte en 2019, pour «prise illégale d'intérêts» pour ses activités passées à la tête du département de l'Eure. Dans une déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le ministre a affirmé avoir touché entre juillet 2016 et juin 2017 un total de 7874 euros bruts de «jetons de présence» comme administrateur de la Société des autoroutes Paris Normandie (SAPN).

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Cette enquête, dévoilée en janvier 2021 par Le Canard enchaîné et Libération, est ouverte depuis mars 2019. Selon Libération, elle est née à la suite d'un courrier d'un «banquier des collectivités locales reconverti dans l'énergie», adressé en janvier 2019 à la cheffe du PNF d'alors, Eliane Houlette.

Olivier Dussopt, ministre du Travail, est lui aussi visé par une enquête pour «prise illégale d'intérêts» et «corruption», ouverte en juin 2020. Dans le cadre de cette affaire, son domicile a été perquisitionné en août 2020. Il est accusé d'avoir reçu deux lithographies en cadeau en 2017, alors qu'il était maire d'Annonay (Ardèche) et député de cette circonscription. Ces œuvres, estimées à un peu plus de 2000 euros, ont été offertes par l'intermédiaire de Franck Meneroux, l'un des dirigeants de la Saur en Ardèche, selon Le Monde .

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McKinsey, une «affaire d'État»

L'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a quant à elle, été mise en examen en septembre 2021, pour «mise en danger de la vie d'autrui». La CJR menait une instruction sur la gestion par le gouvernement de l'épidémie, depuis juillet 2020. Cette mise en cause est la première dans ce vaste dossier consacré à la manière dont le gouvernement a anticipé puis géré la crise sanitaire, qui a fait à ce jour plus de 150.000 morts en France.

L'ancien chargé de mission à l'Élysée, Alexandre Benalla, a été condamné à trois ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique pour des violences commises lors la manifestation du 1er mai 2018, à l'origine d'un scandale retentissant. Le mis en cause a fait appel de la décision. Il est par ailleurs visé par trois autres enquêtes, dont une pour «corruption» impliquant l'oligarque russe Iskander Makhmudov.

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Quatre jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, le PNF a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les pratiques d'«optimisation fiscale» du cabinet de conseil McKinsey , révélées par une commission d'enquête du Sénat. Celle-ci a assuré que les contrats conclus par l'État avec ce type de cabinets avaient «plus que doublé» sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, pour atteindre un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021. Les oppositions ont dénoncé une «affaire d'État».