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Escapade en Italie par le peintre Louis Gauffier

Le diplomate Thomas Penrose pose avec désinvolture dans les jardins de Boboli à Florence, un stylo et un carnet de croquis à la main. Derrière lui, les grands monuments de la ville se détachent d'une clarté cristalline sous un ciel d'orage. La Cathédrale Santa Maria del Fiore et le Campanile de Giotto, la silhouette du Palazzo Vecchio avec ses créneaux, etc... dans un format suffisamment petit (moins de 70 cm) pour se glisser dans les bagages qu'un tel "portrait avec vue", Avez-vous des tournées en Italie?

A la fin du XVIIIe siècle, le peintre Louis Gauffier se spécialise dans cette peinture. Mais comme la belle exposition qui lui est consacrée au musée Fabre de Montpellier rappelle la première à sortir l'artiste de l'ombre, il a quitté le noble genre de la peinture d'histoire.

L’évasion italienne du peintre Louis Gauffier

Louis Gauffier, Portrait du docteur Thomas Penrose, 1798, huile sur toile. / Minneapolis Institute of Arts

Emulateur de Poussin et de Le Sueur, Gauffier entre à l'Académie des Beaux-Arts à 22 ans,Aux Pieds du Christ Une Cananéenne qui lui a valu le Prix de Rome. Dans la Ville éternelle, il livre des scènes tirées de la Bible et de l'histoire ancienne dans l'esprit néoclassique de David l'Ancien. Comme les bibelots égyptiens copiés dans les Musées du Vatican, ses tentures « grecques » volantes ont gagné le soutien du banquier anti-Coman Thomas Hope, qui a accroché ses peintures dans « l'Egyptian Room » de Londres.

Sensibilité pastorale

Parallèlement, les goûts de Gauffier le portent vers les paysages. Ici, le paysage urbain bruni-arrangé est opposé à d'autres Français à Rome dans une exposition. Il s'agit d'un "portrait d'arbre" tremblant dans la lumière, peint sur un motif lors d'une aventure à la campagne. De retour à Paris en avril 1789, l'artiste, comme sa clientèle aristocratique, est effrayé par la révolution et s'enfuit au bout de quelques mois. Surtout, l'amour le ramène à Rome, déguisé en la jeune Pauline Chatillon, elle aussi peintre. Bientôt, le couple aura deux enfants. Pour survivre, il peint des tableaux sentimentaux inspirés d'Ovide et du Tasse, et elle se consacre à la peinture de genre...

Lassés des émeutes anti-françaises de 1793, ils sont contraints de se réfugier à Florence. C'est là que Gauffier profita de sa carrière de « portraitiste paysagiste » pour les touristes étrangers, notamment anglais. Il mourut dans cet asile en 1801, à l'âge de 39 ans, peu après la mort de sa femme d'une maladie respiratoire. Michel Hilaire, directeur du musée Fabre, et Pierre Stepanov, conservateur des peintures anciennes, explorent ce météore à travers plus de 130 œuvres d'artistes et contemporains, dont leur ami François-Xavier Fabre, les bonnes fées de Montpellier. La technologie. le recueil. Avec en bouquet final, une série de paysages idylliques peints par Gauffier autour de l'Abbaye de Vallombrosa, où l'on peut s'évader en rêve à ses côtés...