France
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L’histoire folle de Val-Thorens, la plus haute station de ski d’Europe dont (quasi) personne ne voulait

L’histoire de Val-Thorens commence dans les années 1960, quand la France constate son retard dans le domaine des sports d’hiver par rapport à ses voisins. Elle décide alors de développer plus de stations. Une commission interministérielle est créée et le Plan neige est lancé. Si plusieurs localités sont envisagées à l’époque, Val-Thorens est située si haut qu’on ne la voit pas comme une possibilité. En 1963, financée par le département de la Savoie et la Caisse des dépôts (une institution financière publique), la station des Menuires, à quelques kilomètres de Val-Thorens, voit le jour. Mais, deux années plus tard, la Caisse des dépôts se retire du projet.

Il faut alors trouver une personnalité forte pour dynamiser les Menuires. Un nom apparaît rapidement : Pierre Schnebelen. Ce promoteur immobilier a déjà fait ses preuves en obtenant des résultats exceptionnels à Tignes. S’il accepte de rejoindre le projet, il y met une condition : pouvoir y développer le ski d’été. Or, la station des Menuires étant située à 1 850 mètres, l’altitude n’est pas suffisante pour pouvoir skier 365 jours par an. Par contre, sur les glaciers de Val-Thorens, à 2 300 mètres, c’est envisageable. L’idée d’y créer une station de sport d’hiver surgit alors.

Slalomer entre les critiques

La proposition de créer une station à une si haute altitude divise. Rapidement, les réactions pullulent et divers acteurs s’opposent au projet. Les glaciers que l’on veut aménager se trouvent dans le parc national de la Vanoise. L’équipe de Pierre Schnebelen doit donc négocier avec le domaine afin d’obtenir des accords pour équiper les glaciers et les rendre exploitables. Il faut également affronter les réactions des écologistes : des critiques apparaissent face à l’idée d’organiser du ski d’été sur des glaciers si hauts. De plus, les initiateurs du projet de Val-Thorens doivent également braver des arguments sanitaires. Le corps médical français affirme que cette station serait dangereuse pour la santé et que les habitants y seraient soumis à des risques de manque d’oxygène et à des épidémies propres à l’altitude. Tels des skieurs professionnels, quelques téméraires doivent slalomer entre les critiques pour faire aboutir le projet auquel ils croient tant.

“On a été persuasifs, je dirais même qu’on a été tenaces, parce qu’à plusieurs occasions on s’est demandé s’il fallait continuer. Mais il y avait aussi le fait qu’on avait dépensé beaucoup d’argent déjà en études, et que nos banquiers voulaient récupérer leur argent. Donc, si on avait voulu abandonner, je ne sais pas ce qu’on aurait fait. Le sujet était lancé, il fallait aller jusqu’au bout, donc on est allés jusqu’au bout”, affirme Pierre Josserand, un des fondateurs de Val-Thorens. Quelques pionniers décident donc de braver le froid et la neige pour faire de ce “désert blanc” une station de ski reconnue.

Partir de rien pour construire la plus haute station de ski d’Europe

Après avoir obtenu le feu vert du gouvernement, du département de la Savoie et de la commune de Belleville, Pierre Schnebelen lance le dossier Val-Thorens en 1969. Les travaux sont confiés à Pierre Josserand, ingén