France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

L'immense défi de la sécurité privée pour les JO 2024

C'est l'un des dossiers prioritaires de Paris 2024 mais il est aussi devenu un sujet chaud des services de l'État : recruter _ le chiffre définitif n'est pas encore arrêté _ 20 000, 22 000, 25 000 agents de sécurité privée pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Selon le protocole de sécurité signé le 12 janvier 2021 entre l'État et le COJOP via la Délégation interministérielle aux Jeux (Dijop), dont un avenant est en passe d'être ajouté, le comité d'organisation est responsable de la sécurité des sites de compétition, du village des athlètes et des médias, l'État des espaces publics et les collectivités des zones de célébration et événements qu'elles organisent.

Les réunions s'enchaînent depuis des mois avec un rendez-vous programmé encore cette semaine entre les principaux acteurs de la sécurité privée et Paris 2024. « On est en discussion pour mobiliser au maximum la filière, notamment en créant des passerelles avec des clubs sportifs », a rappelé le comité la semaine dernière lors d'échanges à l'institut Aspen France.

Les premiers lots, sur la centaine que prévoit de lancer le COJOP pour recruter les agents, ont été attribués. La mobilisation s'étend aussi aux services publics puisque la filière est en tension, malgré la récente revalorisation des salaires de 7 %, et que l'État n'est pas très chaud pour pallier le manque d'agents privés par des forces de la sécurité intérieure, comme l'hypothèse a souvent été évoquée.

« Il faut éviter de faire comme aux Jeux de Londres où l'entreprise numéro 1 du secteur avait pris le premier lot unique », rappelle Belkhir Belhaddad, député (Renaissance) de la Moselle et coprésident du groupe de travail parlementaire sur la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques.

À l'été 2012 en effet, la plus grande société de gardiennage qui devait fournir 10 000 agents pour les Jeux, sur les 23 000 attendus, avait lâché le comité d'organisation moins de trois semaines avant le début des épreuves. Le gouvernement britannique avait alors dépêché en urgence, près de 3 500 militaires et un millier supplémentaire de renforts.

31

L'enveloppe, en millions d'euros, allouée par l'État pour la sécurité privée, décidée lors de la réunion interministérielle sur les Jeux de Paris 2024, le 27 janvier à Matignon, et qui transite par le Région Île-de-France.

« On a une sacrée pression pour trouver et former les milliers d'agents de sécurité nécessaires pour les JO, ce n'est pas si simple »

Belkhir Belhaddad, député (Renaissance) de la Moselle et coprésident du groupe de travail parlementaire sur la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques

« On sera vigilant », poursuit le député qui auditionne les acteurs d'un dossier suivi de près par le ministère de l'Intérieur, responsable de la sécurité publique, qui réunit régulièrement les pros de la filière. La préfecture de Paris et d'Île-de-France coordonne aussi un plan massif de recrutement et de formation avec Pôle emploi. Depuis septembre, sur les 10 000 demandeurs d'emploi dans la filière appelés individuellement, 3 000 ont retrouvé un emploi et 1 800 demandé une formation. 24 000 demandeurs d'emploi depuis plus de deux ans et 32 000 dans les métiers proches de la sécurité seront également contactés d'ici septembre prochain.

« On a une sacrée pression pour trouver et former les milliers d'agents de sécurité nécessaires pour les JO, ce n'est pas si simple », nous a confié un cadre d'une agence du Val-d'Oise (95). « C'est énorme ce que Pôle Emploi est en train de faire » confirme Belkhir Belhaddad en précisant que l'hébergement des agents n'est « pas un souci pour le COJO » ; les non Franciliens devraient être logés dans les internats puisque la rentrée universitaire sera décalée jusqu'à la fin des Jeux Paralympiques.

Un appel aux étudiants ?

Un autre vivier concerne justement les étudiants qui pourront bénéficier du nouveau module de formation de 106 heures, au lieu des 175 heures, avec une partie en distanciel. Il s'agit d'une certification d'agent de surveillance et gardiennage des grands évènements sportifs ou culturels (ASGE) porté par la branche et certifié le 13 décembre dernier. L'obtention de ce certificat permet l'accès à une carte temporaire pour l'exercice de la profession dès la Coupe du monde de rugby France 2023 qui débute le 8 septembre.

Les 230 000 étudiants de l'académie de Versailles ont été informés de la possibilité de suivre cette formation et 6 500 ont demandé plus d'informations. « On vise 2 000 à 3 000 étudiants pour ces formations de 106 heures », nous expliquait Marc Guillaume, préfet de Paris et d'Île-de-France, à la mi-mars.

Un financement de 6 M€ a été dégagé pour la formation de ces agents étudiants. Quant à l'appel à des agents des pays limitrophes, « cela dépendra des besoins privés ou publics et on ne s'interdit rien », explique Belkhir Bellhaddad.

publié le 28 mars 2023 à 13h34