France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

L’industrie du bas carbone

Les réacteurs nucléaires d’EDF arrêtés pour réparer des tuyaux corrodés nous donnent une leçon. Une leçon d’industrie et de ses rapports avec l’action pour limiter le changement climatique. Auditionné par les parlementaires, le chef du parc nucléaire, Cédric Lewandowski, en a fait des tonnes pour remercier… les industriels italiens. Sans lesquels, a-t-il avoué, nous aurions été encore plus dans la panade, faute de tuyaux neufs à souder à la place des morceaux découpés pour analyses. Un quart de siècle de mondialisation brutale sous la houlette de la droite et du PS débouche sur cet aboutissement spectaculaire. L’industrie française n’est même plus en état de fournir notre électricien en pièces importantes pour la production et la sûreté de nos centrales électriques. Tandis que les délais de réparations sont allongés par le manque de soudeurs qualifiés. La direction d’EDF regrette-t-elle d’avoir supprimé ses « écoles de métiers » où étaient formés d’excellents ouvriers et techniciens ?

Au-delà de ce cas édifiant, une leçon générale peut être tirée. Il n’y aura pas d’action climatique efficace sans une politique industrielle ambitieuse. Car cette action exige la mise en œuvre d’équipements de production et d’infrastructures de transports nouveaux, permettant la bascule hors des énergies fossiles pour l’essentiel de nos activités économiques et quotidiennes. Paradoxe souvent négligé par les aficionados des indispensables éoliennes et panneaux solaires : si les vents et le soleil sont « gratuits », les équipements qui transforment leurs énergies diffuses en électricité sont en acier, béton, verre, composants électroniques et matériaux composites. Les lignes électriques à construire pour les relier vont consommer des millions de tonnes de cuivre. Les batteries nécessaires au stockage de l’électricité des mobiles exigent des quantités phénoménales de nickel et de lithium.

La transition énergétique indispensable à la transition écologique passe par des mines, des usines, des transports lourds. Les construire et les opérer en visant l’efficacité énergétique maximale et des dégâts minimaux à l’environnement fait partie des défis majeurs de l’ingénierie comme des organisations sociales des prochaines décennies. La responsabilité de tout gouvernement, l’actuel ou une alternative de gauche, consiste à les mettre au premier rang de ses politiques industrielles, des formations universitaires et d’ingénieurs, de la planification et des coopérations internationales.