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L'Italie proclame l'état d'urgence à Ischia après un glissement de terrain meurtrier

Le gouvernement italien a proclamé, dimanche, l'état d'urgence à Ischia, île en face de Naples touchée la veille par un grand glissement de terrain ayant fait au moins un mort et une dizaine de disparus.

Face aux dégâts, l'Italie déclenche un nouveau protocole. Le gouvernement italien a proclamé, dimanche 27 novembre, l'état d'urgence pour l'Île d'Ischia. Cette île du sud du pays, en face de Naples, a été touchée, samedi, par un fort glissement de terrain faisant au moins un mort et 11 disparus, selon le préfet de Naples. Les efforts des secouristes sont fortement troublés par les destructions.

Le préfet de Naples, Claudio Palomba, a précisé, dimanche, que le bilan était toujours d'un mort mais que 11 personnes étaient encore portées disparues, ajoutant que l'amélioration des conditions météorologiques devrait faciliter les recherches. Le responsable devrait prendre la parole en soirée pour un nouveau bilan officiel.

Selon les autorités locales, deux familles, dont des enfants, feraient partie des disparus.

Une première enveloppe d'urgence de deux millions d'euros a également été débloqué à l'issue de cette réunion extraordinaire du gouvernement, nécessaire pour proclamer l'état d'urgence, a précisé le ministre de la Protection civile, Nello Musumeci.

L'état d'urgence est souvent décrété dans la péninsule, à la suite de séismes, d'éruptions volcaniques ou de fortes intempéries car il prévoit une procédure accélérée pour mobiliser des fonds et des moyens, dont ceux de la protection civile. Cela pour des interventions urgentes ou la mise en place de structures d'accueil.

Casamicciola Terme, une station thermale de 8 000 habitants, en hiver, de la luxuriante île d'Ischia, près de Capri, avait subi en 2017 un tremblement de terre qui avait fait deux morts. Elle avait été en revanche complètement détruite par un tremblement de terre beaucoup plus puissant à la fin du XIXème siècle.

Sur place, plus de 200 membres de la protection civile et des forces de l'ordre cherchent encore une dizaine de disparus, tandis que des centaines de volontaires, de la boue jusqu'aux genoux, s'affairent à nettoyer les rues de la petite bourgade.

Des restes de voitures et bus écrasés par la violence de la coulée de boue et de rochers sont visibles un peu partout dans un ballet de pelleteuses qui cherchent à libérer l'accès aux maisons, aux voitures et aux magasins.

"Un peu de prévention" aurait sauvé des vies

"C'est une situation qui nous fait mal, ne serait-ce que pour les personnes disparues sous la montagne. Ici c'est une île et même si on ne se connaît pas vraiment tous, c'est presque ça, au moins de vue", a déclaré sur place à l'AFP Salvatore Lorini, 45 ans, un habitant d'Ischia, où il est né.

"La montagne est descendue, il y a eu une dévastation de magasins, voitures, hôtels et cela s'était déjà produit il y a neuf ans. Maintenant, je suis en train de nettoyer le magasin de ma belle-mère", a-t-il expliqué.

Ce glissement a été provoqué par l'absence d'entretien et de prévention "car la nature est la nature, il y a eu le séisme, mais un peu de prévention" aurait peut-être sauvé des vies, selon Salvatori Lorini qui souhaiterait la mise en place d'un système semblable à celui des bouées avertissant de l'arrivée d'un tsunami, mais permettant de dire à la population que la terre se déplace.

Une urbanisation "dévastatrice" due au "tourisme de masse"

"Je dois être sincère, si je pouvais, je m'en irais de Casamicciola. Parce que désormais j'ai du mal à y vivre, même si je dois dire que ma maison a surmonté le séisme, les inondations", assure à l'AFP-TV Iacono Maria, 64 ans, assurant que les derniers événements lui avaient "brisé le cœur".

"À Ischia, il y a une urbanisation qui a frappé et dévasté tout le territoire", a déclaré à l'agence AGI Tommaso Moramarco, directeur de l'Institut pour la recherche et la protection hydro-géologique.

"Quand l'île est entrée dans la période du tourisme de masse, la croissance des infrastructures a été exponentielle, étouffant tous les éléments naturels du territoire et couvrant tout de ciment", a dénoncé pour sa part le géologue Mario Tozzi dans les pages de La Stampa, rappelant l'existence de dizaines de milliers de constructions abusives à Ischia.

Avec AFP & Reuters