Seulement 3,4% des plus de 6000 annonces analysées par l'association «correspondent à de véritables promotions opérées par les vendeurs», fustige-t-elle.
À l'approche des soldes estivales, attention aux fausses promos sur les plateformes de e-commerce. Une étude de l'UFC-Que Choisir, publiée ce mercredi, met en lumière cette pratique malhonnête quoique très répandue. Après avoir analysé un échantillon de plus de 6000 annonces affichant un prix barré, l'association de consommateurs affirme que «seulement 3,4% d'entre elles correspondent à de véritables promotions opérées par les vendeurs», conformément à la directive européenne appelée «Omnibus», entrée en vigueur il y a un an.
Une directive qui impose que l'affichage d'une réduction de prix se fasse sur la base du prix «le plus bas pratiqué par le professionnel à l'égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours précédant l'application de la réduction de prix». Face aux abus constatés, l'UFC-Que Choisir a annoncé déposer plainte contre huit sites de commerce en ligne (Amazon, ASOS, Cdiscount, E.Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee et Zalando) pour «pratiques commerciales trompeuses».
Dans le détail, l'association de consommateurs relève que, pour contourner la réglementation en vigueur, dans 96,6% des annonces étudiées, les sites de e-commerce «affichent des promotions reposant non pas sur des réductions de prix sur les 30 derniers jours, mais sur le concept de prix dit de “comparaison”». Un concept qui donne davantage de marges de manœuvre aux plateformes, la législation l'entourant étant «imprécise», note l'association.
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Manipulations et réductions gonflées
Un flou «exploité à grande échelle par les professionnels, situation dont témoigne la pléthore d'allégations présentes sur le marché», fustige l'UFC-Que Choisir, citant les mentions «Prix de vente conseillé» ou «PVC», «À l'origine», «Ancien prix» ou encore «Prix moyen sur la marketplace». Pis, «si cette multitude d'allégations n'était pas suffisante pour embrouiller les consommateurs, les marchands présentent ces prix de comparaison exactement comme les prix de réduction», déplore l'association dans son étude, accompagnant sa démonstration d'une capture d'écran d'un résultat de recherche pour un ordinateur portable sur Amazon. Les «fausses promotions« sont présentées exactement dans le même style visuel qu'une annonce de réduction conforme à la réglementation.
Au-delà de la présentation, «les prix de comparaison sont souvent calculés de manière moins transparentes et objectives que pour les réductions de prix», souligne l'UFC-Que Choisir. Plus précisément, leur «définition est souvent enfouie dans les conditions générales de vente ou tout simplement inexistante». «Lorsque celle-ci est disponible, elle est fréquemment basée sur des données exclusivement détenues par le commerçant. [...] Dans les cas où elle peut être vérifiée, le vendeur manipule même parfois le prix de comparaison, en choisissant sciemment celui qui permet d'afficher la plus forte ristourne !», développe l'association. Difficile donc, voire impossible, pour le consommateur de comprendre ce que ces prix barrés recouvrent vraiment.
Ainsi, ces stratagèmes permettent aux e-commerçants de gonfler les réductions affichées. Sur les annonces analysées, pour les prix de réduction conformes à la réglementation, la réduction moyenne s'élève à de 6%, contre 26,5 % pour les prix de comparaison, relève l'UFC-Que Choisir. En plus de déposer plainte contre huit plateformes, l'association rapporte avoir saisi la Commission européenne pour lui demander «d'interdire strictement» tout ce système de prix de comparaison, dont l'UFC-Que Choisir estime qu'il est utilisé uniquement pour «gonfler artificiellement le prix de référence et faire croire au consommateur à une véritable promotion».
