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La bassine des Gours a été dégradée, un mystérieux collectif revendique son désarmement

La bassine des Gours a été dégradée, un mystérieux collectif revendique son désarmement
120809 bassine à les Gours

Par Lénaëlle SIMON - l.simon@charentelibre.fr, publié le 22 mars 2023 à 20h55.

La bâche d’une réserve de substitution a été lacérée au couteau ce week-end. Un sabotage découvert ce mercredi matin à deux jours d’une méga manif dans les Deux-Sèvres.

C’est « un apéro » avant « le plat de résistance » de Sainte-Soline ou Mauzé sur le Mignon, prévient un mystérieux collectif qui a revendiqué dans un mail (anonyme bien sûr), « le désarmement » de la bassine des Gours, dans le nord Charente. Dans le courant du week-end, la bâche de cette réserve de substitution, qui appartient à l’ASA Aume-Couture...

C’est « un apéro » avant « le plat de résistance » de Sainte-Soline ou Mauzé sur le Mignon, prévient un mystérieux collectif qui a revendiqué dans un mail (anonyme bien sûr), « le désarmement » de la bassine des Gours, dans le nord Charente. Dans le courant du week-end, la bâche de cette réserve de substitution, qui appartient à l’ASA Aume-Couture, a été lacérée au cutter. Elle est toutefois toujours utilisable. Une étincelle de plus dans un débat déjà brûlant, à deux jours d’une nouvelle manifestation géante dans les Deux-Sèvres, a priori à Sainte-Soline ou Mauzé. Alain Laval, l’un des quatre agriculteurs branchés sur l’équipement, « et sans doute le plus calme des quatre », attend un devis de réparation. Pour lui, « ça fait le même effet que lorsque vous vous faites cambrioler votre maison ».

Dans son mail, le collectif, baptisé J.A.D.O.T pour « Jardinières amatrices de débâchage et d’obstruction de tuyaux », assume que le mode d’action « ne se joue plus sur le terrain de la légalité mais sur celui du rapport de force ». Le message est clair : « L’heure n’est plus à démontrer pourquoi l’on devrait s’opposer aux bassines mais plutôt à montrer comment on devrait les attaquer. […] Les défenseurs des bassines doivent en permanence appréhender la possibilité de se faire attaquer. Se lever chaque matin avec la peur que dans la nuit une ventouse ait été amputée à un tentacule de la pieuvre, que chaque patrouille de vigiles puisse trouver à n’importe quel moment du jour ou de la nuit des groupes en train de joyeusement « se baigner » dans l’une des petites protégées de la FNSEA. Les bassines vacillent, il nous faut remuer le cutter dans la bâche. Ça prend quelques minutes, une poignée d’ami.e.s de confiance et 2-3 outils. »

« Je sais que je peux devenir une cible »

Face à cet appel assumé à la force, Guillaume Chamouleau, céréalier à Cellefrouin, président d’Aquanide Poitou-Charentes, l’association des irrigants et de l’ASA du Son-Sonnette (l’association de gestion), réfléchit à un dépôt de plainte au niveau départemental et régional alors que les organisateurs des méga-manif des Deux-Sèvres font preuve d’une organisation de plus en plus pointue. « Moi, ce sabotage, j’appelle cela de la délinquance. On a atteint un niveau de stupidité affligeant. Cette bassine est légale, autorisée, collective. » Installer des caméras ? « On n’y reconnaîtrait de toute façon pas les auteurs et on ne devrait pas avoir à se protéger de cela. »

Mardi, les irrigants des Deux-Sèvres avaient appelé au calme, soulignant « le harcèlement » dont ils sont victimes. « Je suis président d’une ASA et je m’exprime de temps en temps sur le sujet. Je sais que je peux devenir une cible, réagit Guillaume Chamouleau, mais je refuse de céder à la peur ». Il attribue cette action au mouvement « Bassines Non Merci, qui montre son vrai visage ». Référente du mouvement en Charente, Agnès Baudrillart rappelle que « BNM est contre les bassines mais n’a jamais appelé à leur dégradation ». « Ce ne sont pas nos moyens d’agir, reprend-elle, mais on comprend que des personnes puissent agir de cette façon-là. Cela montre qu’il n’y a pas que nous qui nous soucions de la qualité et de la quantité d’eau. »