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« La bataille européenne contre le blanchiment d’argent se dote de nouvelles armes »

Damien Carême

Député européen EELV

Alors que le Parlement européen se prononce, mardi 28 mars, sur les trois dossiers qui composent le « paquet » antiblanchiment, le député européen Damien Carême (EELV) présente, dans une tribune au « Monde », les nouveaux moyens permettant de lutter plus efficacement contre le financement du terrorisme.

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Des criminels, des terroristes, des agents de footballeurs, des oligarques (russes notamment), des trafiquants d’armes, des « amateurs » d’art : voilà une liste non exhaustive des adeptes du blanchiment d’argent sale, exploiteurs avisés des lacunes des multiples législations européennes.

Pas moins de cinq directives européennes se sont succédé en trente ans, avec un succès mitigé. Mardi 28 mars, le Parlement européen s’apprête à adopter sa position sur le nouveau « paquet » antiblanchiment et de lutte contre le terrorisme proposé par la Commission européenne en juillet 2021. L’occasion de s’affranchir d’un bilan en demi-teinte et d’engager la bataille européenne contre le blanchiment d’argent en se dotant de nouvelles armes.

Les lucratives « blanchisseries » d’Al Capone font bien pâle figure face aux montants astronomiques d’argent aujourd’hui blanchis : 2 % à 5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit plus de 2 000 milliards de dollars [environ 1 850 milliards d’euros] par an, selon l’ONU. Presque cinq fois le budget de la France. Des chiffres qui donnent le tournis et qui, pourtant, sont largement sous-estimés.

Dès 1991, l’Union européenne s’est saisie du sujet en matérialisant, sous la forme d’une première directive antiblanchiment, les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI). Malgré cette bonne volonté précoce, le cadre européen de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme a depuis souffert de sévères lacunes.

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Autant de failles auxquelles les textes soumis au vote aujourd’hui se proposent de remédier avec deux exigences simples : d’une part, harmoniser les législations au sein de l’Union européenne (UE) ; d’autre part, renforcer la surveillance sur les secteurs et les personnes particulièrement sujets au blanchiment. Dans le contexte des sanctions européennes visant les oligarques russes, c’est l’assurance de pouvoir identifier et saisir rapidement leurs avoirs.

Les milliards des « visas dorés »

Entre 2011 et 2019, au moins 130 000 ressortissants de pays tiers – dont des Russes et Biélorusses faisant l’objet de sanctions – ont bénéficié de « visas dorés ». Ces programmes ont généré plus de 20 milliards d’euros de recettes pour certains Etats membres, notamment Chypre ou Malte, deux pays dont les cellules antiblanchiment sont notoirement défaillantes.

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Ces régimes de résidence par investissement, privilégiés par les criminels et riches étrangers, présentent ainsi des risques pour l’ensemble du système financier européen. En plus de les interdire, la nouvelle législation européenne met en place une autorité commune de lutte contre le blanchiment afin de s’assurer que les cellules antiblanchiment des vingt-sept Etats membres satisfassent les mêmes exigences.

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