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La chaleur « hors-norme » de l’année 2022 devrait devenir habituelle sous l’effet du changement climatique

Se souviendra-t-on encore, dans vingt ans, de cet été 2022 comme on se souvient encore de la canicule de 2003 ? Probablement pas : les épisodes de chaleur que nous avons traversés ces derniers mois seront probablement la norme d’ici la moitié du siècle. Telles sont les conclusions des travaux menées par Météo-France, à l’occasion du bilan climatologique annuel publié ce mercredi, pour étudier le lien entre le climat observé actuellement et le changement climatique lié à l’activité humaine.

Une saison estivale qui témoigne du changement climatique

Un premier constat, d’abord : nous n’aurions pas vécu cette année 2022 sous de telles températures sans l’influence de l’activité humaine. Comment l’institut de météorologie arrive-t-il à ces conclusions ? En réalisant des études d’attribution. Concrètement, il s’agit de s’appuyer sur les simulations climatiques remontant jusqu’à 1850, et les débuts de l’activité industrielle, pour calculer la probabilité qu’un événement survienne dans un environnement influencé par les activités humaines, et dans un environnement sans perturbation humaine.

Ainsi, sur la période de mai à août 2022, la température moyenne a dépassé la normale de 3,8 °C. Une situation qui « aurait été quasiment impossible dans un climat non réchauffé par l’homme », conclut Météo-France. Le changement du climat lié aux émissions de gaz à effet de serre en raison de l’activité humaine a accentué la fréquence et l’intensité possibles d’un tel épisode.

Des vagues de chaleur qui seront bientôt la norme

Un exemple plus concret : la vague de chaleur survenue du 12 au 25 juillet aurait également été inenvisageable dans un climat non réchauffé par l’activité humaine. Lors de cet épisode, les 40 °C ont été dépassés en Bretagne, y compris dans le Finistère. Une telle vague de quatorze jours se serait produite une fois tous les trente ans, en moyenne, sans influence humaine. Elle aurait également été moins intense de 2 °C. Dans le climat actuel, cette probabilité est multipliée par huit : une telle vague a un risque de survenir tous les quatre ans, en moyenne.

Et ensuite ? En 2040, cette probabilité sera encore accrue, et on devrait vivre une telle vague de chaleur tous les deux ans en moyenne, avec une intensité accrue de 1 °C, analyse Météo-France. Ce constat s’applique aux deux autres vagues de chaleur qui ont marqué l’année. Celle de juin constitue la plus précoce jamais enregistrée et aurait eu dix fois moins de probabilité de se produire sans le changement climatique. Désormais, un tel épisode peut se produire tous les vingt ans en moyenne ; d’ici le milieu du siècle, ce sera tous les dix ans.

Un contexte mondial de réchauffement

Autre signal d’une tendance de fond : ce constat effectué à l’échelle nationale rejoint une année anormalement chaude au niveau mondial. « Sur l’ensemble du globe, on estime actuellement qu’en 2022, la température moyenne mondiale dépasse d’environ 1,15 °C la moyenne préindustrielle », qui couvre la période 1850-1900, précise Météo-France.

Une anomalie qui, là aussi, menace de devenir la norme : les huit années écoulées sont en passe de devenir les huit années les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète. Autant de constats qui rappellent que la question n’est pas de savoir si le changement climatique bouleversera notre environnement, mais bien de savoir à quel degré nous réussirons à limiter ces modifications en changeant nos modes de vie.