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La Chine, faiseuse de paix ?

Vu des États-Unis.

En poussant l’Iran et l’Arabie saoudite à reprendre langue, Pékin a marqué un point. Mais cette diplomatie volontariste est-elle réellement en mesure de rendre le monde plus sûr ? La question reste entière, souligne le magazine américain “The Atlantic”.

Xi Jinping.
Xi Jinping. Dessin de Bertrams paru dans “De Groene Amsterdammer”, Pays-Bas.

Le plus souvent, la compétition entre superpuissances apparaît comme une menace pour la paix et la prospérité mondiales. Mais il arrive que les rivalités géopolitiques poussent de grandes puissances à bien faire.

Le 10 mars, l’Iran et l’Arabie saoudite, qui avaient rompu leurs liens depuis longtemps, ont ainsi annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques à l’issue de pourparlers conduits sous l’égide de la Chine. Quant à savoir si cet accord fait vraiment avancer la paix, ou le contraire, nul ne peut encore le dire.

Cette entente surprise est en tout cas lourde de conséquences pour Washington, aussi bien pour ses efforts visant à contenir les ambitions nucléaires iraniennes que dans ses relations avec Riyad, déjà écornées.

Une diplomatie volontariste

Mais c’est le rôle que la Chine y a joué qui annonce les répercussions les plus importantes et les plus durables. Dans une initiative diplomatique surprenante par la région très lointaine qu’elle visait, Pékin est parvenu à mettre d’accord les deux grands adversaires du Moyen-Orient. Ce n’est sans doute qu’un début. Ce pacte irano-saoudien pourrait amorcer un tournant dans la politique étrangère chinoise, marqué par une diplomatie plus volontariste de Pékin dans des régions où sa puissance restait limitée.

Les bénéfices potentiels sont considérables. Pékin exerce dans bien des pays du monde une influence économique et politique colossale, qu’il pourrait mettre à profit pour inciter certains États à régler des conflits les opposant et pour réduire les tensions internationales.

Rappelons que la Chine est le premier partenaire commercial aussi bien de l’Iran que de l’Arabie saoudite. Aux États-Unis et en Europe, les chancelleries aimeraient beaucoup voir Xi Jinping profiter de sa relation privilégiée avec Vladimir Poutine pour l’inciter à mettre fin à la guerre en Ukraine [le président chinois était en visite officielle à Moscou du 20 au 22 mars].

Offensive pour un nouvel ordre mondial

Pour autant, c’est dans le contexte de la rivalité grandissante entre Pékin et Washington que l’accord irano-saoudien promu par la Chine prend vraiment son sens. Car il s’intègre dans une accélération de l’offensive chinoise contre la puissance américaine et pour un nouvel ordre mondial.

Dans cette offensive, les États-Unis sont dépeints comme un pays obsédé par la guerre, qui fait régner un ordre mondial injuste, instable et incapable de résoudre les graves problèmes de cette planète. Un rapport rendu par le gouvernement chinois en février, où l’Amérique est présentée en puissance dominatrice et belliciste, dénonce “les dangers que charrient les actions des États-Unis pour l’ordre et la stabilité du monde et le bien-être de tous les peup

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